La nouvelle immatriculation, une aubaine pour les fabricants de plaques

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à Paris, des nouvelles plaques d’immatriculation (Photo : Pierre Verdy)

[13/04/2009 14:43:33] PARIS (AFP) L’arrivée des nouvelles plaques d’immatriculation est une aubaine pour les fabricants français au moment où les équipementiers paient un lourd tribut à la crise du secteur automobile.

Le nouveau Système d’immatriculation des véhicules (SIV) “est une opportunité qui nous permettra de mieux résister à la crise”, se réjouit Pascal Lebas, représentant de la filière à la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev).

Dès mercredi, les voitures neuves se verront attribuer un “certificat d’immatriculation” au lieu de la traditionnelle “carte grise”, avec un numéro minéralogique à vie. A partir du 15 juin, ce sera au tour des véhicules d’occasion.

En quelques années, une grande partie du parc existant sera donc ré-immatriculée, ce qui “générera une activité soutenue à moyen terme”, explique M. Lebas.

La hausse des ventes pourrait atteindre 20 à 40% pendant deux ou trois ans, une bouffée d’oxygène attendue avec impatience par le secteur, constitué d’une dizaines de PME durement frappées par l’effondrement des achats d’automobiles neuves.

Les plaques vierges que les équipementiers livraient auparavant à quelque 20.000 points de vente avec le seul logo européen seront désormais complétées par le nouvel identifiant territorial: numéro du département surmonté du logo en couleurs de la région correspondante.

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ésentation des nouvelles plaques d’immatriculation avec la carte de France des logos régionaux (Photo : Paz Pizarro)

Un changement qui devrait se traduire par une hausse de plus de 20% des prix de vente des fabricants de plaques aux distributeurs.

Mais en bout de chaîne, “il n’y aura pas d’explosion des prix” pour les automobilistes, qui paient essentiellement une prestation de services lorsque l’on change les plaques de leur véhicule, assure Patrick Bailly, président du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA).

Pour faire face à la production de ces nouvelles plaques, plus complexe techniquement, les fabricants ont dû réaliser d’importants investissements, qu’ils espèrent pouvoir rentabiliser rapidement, voire embaucher.

Le groupe Faab-Fabricauto, leader français de la fabrication de plaques, qui emploie aujourd’hui plus de 300 personnes, a ainsi investi 5 millions d’euros pour adapter moyens de production et logistique et augmenté ses effectifs “de 40% depuis fin 2008”, indique le directeur industriel de Faab, Yannick Debiesse.

L’introduction de ces nouvelles plaques “tombe au moment opportun” pour compenser les effets de la crise, juge-t-il.

Cette manne sera toutefois de courte durée. Après un pic de deux à trois ans, les ventes de plaques devraient se stabiliser 10 à 20% en dessous du niveau actuel, selon les estimations de la filière.

Du côté des vendeurs de voitures indépendants et des concessionnaires, qui avaient obtenu le report du dispositif initialement prévu le 1er janvier et jugé inopportun en pleine crise, on se dit désormais “confiant”.

“Dans chaque affaire”, il a fallu “former un ou plusieurs salariés”, souligne M. Bailly, bien que cette réforme n’ait pas “un gros impact sur le chiffre d’affaires” des vendeurs.

Les nouvelles possibilités de “personnalisation des plaques”, du drapeau breton à la tête de Maure corse, sont toutefois susceptibles de générer pour eux un “petit supplément d’activité”, estime Yves Riou de la Fédération des syndicats de la distribution automobile.

“Il y a même des clients qui ont retardé leur achat de voiture pour les attendre”, note François Roudier, directeur de la communication du Comité des constructeurs français automobiles.