UBS intronise sa nouvelle direction et se prépare à des coupes claires

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érence de presse, le 4 mars 2009 à Zurich (Photo : Sebastian Derungs)

[14/04/2009 08:50:49] ZURICH, Suisse (AFP) La première banque suisse UBS, durement touchée par la crise financière et ses déboires aux Etats-Unis, se prépare à introniser une nouvelle direction mercredi lors de l’assemblée générale, alors qu’enflent les rumeurs sur de nouvelles suppressions massives de postes.

Le numéro un mondial de la gestion de fortune, qui a déjà supprimé 11.000 emplois, pourrait annoncer de nouvelles coupes claires dans ses effectifs, a estimé la presse helvétique.

Le journal dominical Sonntagszeitung table sur un scénario “catastrophe” de 10.000 départs, qui toucheraient des services comme le marketing et les fonctions de support d’UBS, qui comptait à la fin de l’année dernière 77.783 salariés.

Contactée par l’AFP, UBS a indiqué ne pas réagir à des “spéculations”.

Le groupe a pourtant annoncé mardi la suppression de 240 postes dans la gestion de fortune dans la région Asie-Pacifique, soit moins de 3% du total de ses employés dans la région, selon un communiqué.

A la veille de l’assemblée générale, la banque pourrait aussi dévoiler de nouvelles dépréciations d’actifs de 2 milliards de francs suisses (1,3 milliard d’euros) dans les produits assurant les risques de crédit, avait récemment affirmé la presse suisse.

S’annonçant bien moins houleuse que les assemblées précédentes, la réunion de mercredi permettra d’avaliser la nouvelle direction de l’établissement, qui rompt définitivement avec l’ère de l’ex-président Marcel Ospel, accusé d’avoir manoeuvré UBS dans la tourmente financière et juridique.

Les actionnaires devraient approuver sans beaucoup de difficultés les nouveaux candidats: l’actuel directeur financier du groupe d’ingénierie ABB, Michel Demaré, l’ex-directrice financière de la banque Northern Rock et du réassureur Swiss Re, Ann Godbehere, ainsi que le responsable de la gestion de risque de l’assureur Zurich Financial Services, Axel Lehmann.

Ces changements interviennent alors que la banque a terminé 2008 sur une perte nette de 20,9 milliards de francs suisses en raison de ses déboires dans la crise des “subprime”.

Bien plus important, l’assemblée générale va aussi avaliser la nomination de l’ancien ministre des Finances, Kaspar Villiger, au poste de président de l’établissement, en remplacement de Peter Kurer qui quitte l’établissement un an seulement après sa nomination.

La banque achève son grand ménage entamé fin février, où elle avait remplacé le directeur général Marcel Rohner, l’un des protégés de M. Ospel, par l’ancien patron de la banque rivale Credit Suisse, Oswald Grübel.

Doté d’une expérience hors pair de 40 ans dans le secteur bancaire, M. Grübel, qui a sorti Credit Suisse du marasme, pourrait lancer des mesures radicales pour sauver UBS.

La nouvelle direction devra aussi trouver des solutions aux Etats-Unis, où la banque est empêtrée dans une affaire de fraude fiscale qui risque de lui coûter très cher.

Après avoir été contraint en février de livrer aux autorités américaines les noms d’environ 300 clients américains soupçonnés de fraude fiscale et de payer une amende de 780 millions de dollars, le fisc américain a exigé les noms de 52.000 clients supplémentaires, ce à quoi la banque s’oppose.

Le nouveau tandem nommé à la tête d’UBS devra également redresser la réputation de la banque, qui a vu ses clients lui retirer 226 milliards de francs suisses de ses comptes en 2008.

A la Bourse suisse, le titre UBS bondissait de 12,87% à 12,98 francs suisses à 8H26 GMT, poussé par les bons résultats de son homologue américaine Goldman Sachs et les rumeurs de licenciements.