Patrick le Quément, père du design de la Twingo, quitte Renault

[14/04/2009 16:54:41] PARIS (AFP)

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ément dans le concept car ‘”Ellypse” , le 2 septembre 2002 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

Patrick le Quément, le père du design de modèles emblématiques de Renault comme la Twingo ou la Scénic, va quitter le constructeur français après avoir contribué pendant 22 ans à transformer l’image du groupe.

A la tête du design de Renault, c’est “certainement la Twingo” que M. le Quément garde comme le modèle le plus marquant parmi les familles de voitures qu’il a conçues.

Dans un entretien à l’AFP mardi, le patron du design de Renault souligne qu’il avait alors convaincu le PDG de l’époque Raymond Lévy de “choisir un design instinctif”, suggérant un modèle qui surprenne au premier coup d’oeil.

M. le Quément tire également sa fierté du “concept car Scénic” qu’il avait baptisé “projet minimax”, et qui a donné naissance à trois générations de monospaces compacts.

Mais certains véhicules n’ont pas répondu aux espoirs, comme la Vel Satis dans le haut de gamme. Sur ce modèle, Patrick le Quément regrette le concept-car initial préfigurant cette voiture, “un véhicule extrêmement élégant” primé à l’époque à Turin, rappelle-t-il.

Directeur du design industriel depuis 1987, M. le Quément quittera Renault en octobre et sera remplacé par Laurens van den Acker, un Néerlandais de 43 ans, actuel directeur du design du constructeur japonais Mazda.

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ément (D) présente le concept car ‘”Ellypse” , le 2 septembre 2002 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

Membre du comité de direction de Renault depuis 1995, Patrick le Quément a marqué l’histoire du groupe, en développant la division design qui compte aujourd’hui près de 450 personnes, dont 150 designers.

Sous sa direction, le design Renault s’est fortement internationalisé, avec 27 nationalités représentées.

Installé depuis 1996 au Technocentre de Guyancourt, le design industriel compte aussi six “centres satellites” à travers le monde (Barcelone, Paris, Gihung en Corée-du-Sud, Bombay, Sao Paulo, Bucarest).

Outre l’ouverture sur l’international, Patrick le Quément souligne que l’autre évolution la plus marquante des vingt dernières années a été “la montée en puissance du numérique” dans la création des nouveaux modèles.

L’arrivée du numérique dans le design a eu “un impact majeur”pour la réalisation des 26 projets de véhicules annoncés en 2006 par le président du groupe Carlos Ghosn et prévus dans son “Renault Contrat 2009”, souligne M. le Quément.

Le numérique a permis de réduire à la fois le coût et le temps du design dans le développement d’une voiture, diminué de vingt semaines.

“Il faut s’assurer que l’automobile ne tombe pas dans le syndrome du réfrigérateur”, conclut le directeur du design qui assure que “les voitures ont une âme” et qu’il ne faut pas les laisser devenir “des produits blancs”.

M. le Quément, 64 ans, qui avait commencé sa carrière chez Simca en 1966, a ensuite travaillé 17 ans pour le groupe Ford, avant de devenir le directeur de la stratégie design du groupe Volkswagen-Audi en 1985.

Son successeur, Laurens van den Acker, diplômé en design industriel à l’université de Technologie de Delft (Pays-Bas), a effectué une grande partie de sa carrière dans le secteur automobile.

Il a notamment travaillé en tant que designer chez Audi en Allemagne de 1993 à 1996, puis occupé diverses fonctions au sein du groupe Ford aux Etats-Unis de 1998 à 2006, avant de diriger depuis le design de la marque Mazda.

Pour Bertrand Rakoto, analyse automobile chez RL Polk, l’arrivée de M. van den Acker “va changer un certain nombre de choses”, mais ne devrait “pas révolutionner le style de Renault”. Il relève que le design des dernières Mazda montre “une forme à la fois assez consensuelle et assez dynamique”.