Fermeture PTPM : un CE déplacé par crainte de séquestration

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és de l’entreprise PTPM, une filière de l’équipementier Trèves, occupent leur usine le 14 avril 2009 à Aÿ. (Photo : Francois Nascimbeni)

[14/04/2009 16:13:28] REIMS (AFP) Un comité d’entreprise initialement prévu sur le site de l’usine PTPM à Aÿ (Marne), dont la fermeture a été annoncée par l’équipementier Trèves, s’est tenu mardi après-midi dans les locaux de l’Inspection du travail de Reims, par crainte d’une séquestration, a-t-on appris de sources concordantes.

L’Inspection du travail avait, pour l’occasion, était fermée au public et protégée par quelques vigiles, a constaté l’AFP.

Le comité d’entreprise, qui devait voir lieu dans la matinée sur le site de PTPM (Production de textile et plastique de la Marne) ainsi qu’une réunion d’information sur la fermeture et le plan social avaient été désertés par la direction qui craignait une séquestration, selon les syndicats.

La direction avait alors proposé aux représentants des 133 salariés de l’usine de tenir le CE dans les locaux de l’inspection du travail à Reims.

“On ferme et on barricade un service public pour accueillir un CE à la demande de Trèves, un groupe privé qui délocalise, qui supprime des centaines d’emplois en ayant bénéficié d’aides publiques, c’est proprement inacceptable. Une telle réunion de CE ne peut se tenir dans un lieu public, c’est illicite”, a commenté Me Philippe Brun qui défend les intérêts des salariés.

“La direction a demandé des garanties de non séquestration, nous leur avons signifié que le CE ne pouvait se tenir que dans l’enceinte de l’entreprise”, a déclaré Alain Halmou, représentant du personnel.

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és de l’entreprise PTPM, une filière de l’équipementier Trèves, occupent leur usine le 14 avril 2009 à Aÿ. (Photo : Francois Nascimbeni)

Il a ensuite rendu publique une lettre émanant du directeur général exécutif du groupe Trèves adressée au directeur du PTPM. “Dans l’hypothèse fort désagréable où il vous arriverait un jour d’être séquestré, vous ne devez en aucune circonstance accepter de signer un accord engageant notre société sous la menace (..). Si vous vous trouviez quand même contraint d’apposer votre signature sur un document (..) nous serions alors obligés de considérer votre accord comme sans valeur”, prévient la direction du groupe Trèves.

“Nous ne sommes pas en grève. Le travail a repris normalement ce matin, les machines tournent mais nous n’avons plus rien à faire, il n’y a plus de commandes”, avait regretté en début de matinée une salariée s’exprimant devant l’usine.

L’équipementier automobile français Trèves a annoncé le 10 avril la fermeture des ses sites d’Aÿ, près d’Epernay (Marne) et de Crépy-en-Valois, ainsi que le doublement de son objectif de départs volontaires à plus de 600 employés.