à Turin (Photo : Damien Meyer) |
[15/04/2009 09:03:01] MILAN (Italie) (AFP) Le patron de Fiat a mis la pression mercredi sur les syndicats de Chrysler aux Etats-Unis et au Canada dans un entretien au journal canadien Globe and Mail, indiquant qu’il n’hésiterait pas à tout abandonner s’ils ne font pas de concessions.
Sergio Marchionne indique en outre qu’il est “possible” qu’il occupe le poste de directeur général de Chrysler, confirmant des informations publiées par le magazine spécialisé Automotive News.
“Absolument, nous sommes préparés à abandonner. Il n’y a aucun doute dans mon esprit. Nous ne pouvons pas nous engager si ne nous ne voyons pas de lumière au bout du tunnel”, déclare M. Marchionne, administrateur délégué du groupe italien, dans un entretien publié sur le site internet du journal.
En raison de l’absence d’avancées dans les négociations avec les syndicats, en particulier au Canada, il n’y a que 50% de chances que l’alliance entre Chrysler et Fiat soit entérinée, avertit M. Marchionne, qui a la double nationalité italienne et canadienne.
“Il n’y a pas d’argent à distribuer (…) Je pense qu’il faut qu’ils comprennent dans quel état est l’industrie” automobile aux Etats-Unis et au Canada, a ajouté M. Marchionne, à l’adresse des syndicats. “Personne d’autre ne mettra un dollar”.
M. Marchionne, qui est crédité du redressement de Fiat, indique par ailleurs, qu’il pourrait prendre le poste de directeur général du constructeur américain, si l’alliance est finalisée. “Fondamentalement, c’est possible, mais le titre n’est pas important. Ce qui est important, c’est qu’ils m’écoutent” au sein de Chrysler, “il est possible que j’ai à partager mon temps entre la direction de Fiat et la direction de Chrysler”, assure-t-il.
L’administration américaine a donné à Chrysler jusqu’à fin avril pour signer un accord d’alliance définitif avec Fiat, présenté comme un élément fondamental de son retour à la rentabilité et condition sine qua non pour une nouvelle aide de l’Etat.
Les deux constructeurs avaient signé en janvier un accord préliminaire prévoyant une prise de participation de Fiat au sein du capital de Chrysler sans rien débourser, mais en échange de l’accès de ce dernier à sa technologie.