Heuliez a six mois pour trouver des financeurs et lancer sa voiture électrique

[15/04/2009 17:56:40] NIORT (AFP)

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és d’Heuliez en marge de l’audience du tribunal de commerce, le 14 avril 2009 à Niort (Photo : Alain Jocard)

L’équipementier automobile Heuliez, qui emploie 1.000 personnes à Cerizay (Deux-Sèvres), a été placé mercredi en redressement judiciaire avec six mois pour trouver des financeurs et lancer la production de sa voiture électrique afin d’éviter la disparition.

Le tribunal de commerce de Niort a accordé à Heuliez une “période d’observation pour une durée ne pouvant excéder le 15 octobre 2009, en vue de l’établissement d’un bilan économique et social et de propositions tendant à la continuation ou à la cession de l’entreprise”, selon le communiqué du tribunal.

Un premier bilan de ce sursis sera dressé le 24 juin, date à laquelle le tribunal a convoqué les parties pour “statuer sur la poursuite de cette période d’observation”, précise le communiqué.

L’équipementier, l’un des plus gros employeurs du département, a besoin de trouver 45 millions d’euros et des partenaires financiers et industriels stables pour éviter de disparaître. Il bénéficie depuis octobre 2007 d’une procédure de sauvegarde, mais sa situation ne s’est pas améliorée depuis.

“Cette décision est un soulagement. Elle va nous permettre de continuer de travailler et de trouver des partenaires”, a déclaré à la presse Claude Point, délégué syndical CFDT (majoritaire) après l’annonce de la décision.

Pour Michel Boureau, délégué CFE-CGC, “c’est une bataille importante remportée par les salariés. Nous poussons un grand ouf de soulagement”.

“Une nouvelle étape s’ouvre à l’entreprise. Nous allons tous nous remettre au travail pour trouver les solutions”, a-t-il ajouté.

Outre la recherche de financeurs et de partenaires industriels, “il faut régler d’abord le paiement des salaires du mois de mars, 3,5 millions d’euros”, a indiqué Claude Point.

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és d’Heuliez en marge de l’audience du tribunal de commerce, le 14 avril 2009 à Niort (Photo : Alain Jocard)

L’administratreur judiciaire nommé par le tribunal, Régis Vaillot, va devoir également régler un problème de sureffectifs après l’été, avec l’arrêt de la production du cabriolet Opel Tigra qui concerne 300 personnes.

“Il faudra éviter un plan social, en mettant en place un système de formations. On pourrait ainsi passer cette période et démarrer en 2010 avec l’effectif nécessaire pour la production de la voiture électrique”, détaille le syndicaliste CFDT.

Principal projet d’Heuliez, cette voiture électrique semble la clef de sa survie.

Le gouvernement a en effet annoncé la semaine dernière qu’il apporterait au moins 10 millions d’euros pour tenter de sauver l’industriel en raison des “perspectives industrielles intéressantes du véhicule électrique”, revenant sur une décision du Fonds stratégique d’investissement créé pour aider notamment les sous-traitants automobiles en difficulté.

Le FSI avait refusé son aide en estimant que le projet ne “garantissait pas la pérennité de la société”, ce qui avait entraîné une vive réaction de la présidente PS de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal.

“L’enveloppe du FSI est d’un montant de 400 millions d’euros et on nous refuse 10 millions. Je souhaite une clarification de la distribution du FSI”, avait protesté Mme Royal en annonçant que sa région était prête, elle, à donner 5 millions d’euros “pour un projet, la voiture électrique, viable et qui concerne tout le monde”.

Le groupe Heuliez, propriété de la famille Queveau, a produit 450.000 véhicules depuis 1985, notamment des versions cabriolet de modèles Peugeot et Citroën. Il ne fabrique plus actuellement qu’une vingtaine d’exemplaires du coupé-cabriolet Opel Tigra par jour.