«L’offre et la demande d’externalisation existent, mais elles ne sont pas
encore rencontrées». C’est ainsi que M. Sami Zaoui, associé à AMC Ernst &
Young, résume la situation de cette activité émergente, ainsi qu’elle
ressort du «Baromètre Outsourcing 2009 Ernst & Young»-, présenté mercredi 15
avril 2009, en marge du salon «Outsourcing & IT solutions (15-17 avril 2009,
Parc des Expositions du Kram).
De cette troisième radiographie de marché balbutiant ressort une image
contrastée. En effet, «si l’édition 2007 du Baromètre Outsourcing 2009 a
montré une forte progression du nombre moyen de fonctions externalisées par
entreprise, nous assistons en 2009 au resserrement de l’éventail de ces
dernières ainsi qu’à l’apparition de signes de maturité de cette pratique»,
constate M. Zaoui dans un éditorial.
Huit enseignements majeurs émergent de cette enquête auprès de 130
entreprises recourant à l’externalisation. D’abord, 67% des dirigeants
interrogés déclarent savoir ce qu’est l’externalisation. Ensuite, le nombre
d’entreprises y ayant recours (89%) est en hausse. Même si, comme le
constate Sami Zaoui, «on a assisté au cours des 2-3 dernières années à
l’externalisation de fonctions –comme la logistique- qui ne l’étaient pas»,
les fonctions de maintenance (maintenance immobilière, informatique, et
celle des outils de production) demeurent les plus externalisées,
puisqu’elles figurent dans le Top 5.
La maîtrise des coûts, la qualité et la stratégie d’organisation sont les
avantages les plus cités par les répondants. Et comme en 2007, le pilotage
par les responsables de l’entreprise chargés des processus externalisés
reste largement en tête des méthodes de gestion de cette opération.
A cela s’ajoutent quelques signaux peu encourageants. Primo, le taux
d’abandon –une entreprise sur trois a déjà abandonné l’externalisation d’une
ou plusieurs fonctions. Les abandons concernent surtout la fonction
ressources humaines. Et en raison de cette situation, l’enquête relève le
net recul en 2009 de l’utilisation d’une fonction spécifique de pilotage des
contrats d’externatilisation. Secondo, peu de structures comptent recourir à
l’externalisation ou étendre leur pratique à de nouvelles fonctions
externalisées –toutefois, le recours à l’externalisation en Tunisie (89%)
est plus élevé qu’en Europe (70%)- au cours des deux prochaines années.
Tertio, alors que l’on enregistre un niveau de satisfaction élevé -32% des
répondants déclarent spontanément ne pas trouver d’inconvénients à
l’externalisation, la mauvaise qualité des prestations arrive en tête des
freins à ce processus.