Nigeria : Shell déclare l’état de force majeure suite à un incendie d’oléoduc

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éoduc de l’installation pétrolière de Shell à Awoba, dans le sud du Nigeria, le 25 septembre 2005 (Photo : Dave Clark)

[16/04/2009 13:58:47] LAGOS, 16 avr 2009 (AFP) La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell a déclaré l’état de force majeure suite à l’incendie d’un oléoduc dans le sud du Nigeria, une mesure entraînant la non-garantie des livraisons, a indiqué jeudi un porte-parole.

“Nous avons déclaré la force majeure pour le reste (du mois) d’avril et pour le mois de mai”, a déclaré Precious Okolobo, précisant que la mesure était entrée en vigueur le 14 avril.

“Nous avons mis fin à l’incendie. Nous menons une enquête afin d’établir son origine et les travaux de réparation de l’oléoduc sont sur le point de commencer”, a poursuivi M. Okolobo.

Un incendie dimanche a contraint Shell à fermer une importante interconnexion d’un oléoduc et plusieurs stations de pompage adjacentes dans le delta du Niger (sud).

La clause de “force majeure”, courante dans les milieux pétroliers et déjà invoquée à plusieurs reprises par Shell au Nigeria, permet à l’industriel de suspendre ses obligations contractuelles, telles que les livraisons de pétrole et de gaz, à la suite d’événements imprévus, sans encourir de pénalités.

Selon le responsable d’une multinationale opérant dans le pays, la perte de production engendrée par l’incendie s’élèverait à 180.000 barils de pétrole par jour, dont 130.000 pour Shell, 30.000 pour la multinationale française Total et 20.000 autres barils alloués à d’autres opérateurs.

Shell a jusqu’à présent refusé d’indiquer la perte de production pour sa compagnie.

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Carte du Nigeria

Le delta du Niger, région pétrolifère du Nigeria, est secoué depuis des années par des violences perpétrées par des groupes armés, soit des mouvements activistes soit de simples gangs.

Ceux-ci, dont le plus important est le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), s’en prennent régulièrement aux intérêts du secteur pétrolier et ont multiplié depuis 2006 sabotages d’oléoducs, attaques de navires et enlèvements d’employés locaux et étrangers de cette industrie.

Selon des chiffres publiés vendredi par le président du Comité technique de la région du delta du Niger, le Nigeria a vu ses revenus pétroliers amputés de 20,7 milliards de dollars lors des neuf premiers mois de 2008 en raison de la violence récurrente dans le delta.

Ces violences ont causé une baisse importante de la production pétrolière du pays, tombée aujourd’hui à environ 1,78 million de barils par jour (sans compter la perte actuelle de 180.000 b/j) contre 2,6 millions en 2006.