Tunisie-Tchéquie : Ferme détermination à transcender le statuquo

Deux rencontres d’affaires, un petit déjeuner-débat et un forum de
partenariat, ont été organisés, jeudi, à Gammarth (banlieue Nord de Tunis)
en marge de la première visite officielle du président tchèque, Vaclav Klaus
en Tunisie (16 avril 2009).

Ces rencontres ont permis aux promoteurs et structures d’appui tunisiens et
tchèques d’établir des contacts d’affaires et d’échanger expertises et
informations sur les conditions du business dans les deux pays, sur les
opportunités à exploiter et sur les difficultés qui entravent le
développement des échanges tuniso -tchèques.

Un consensus s’est dégagé autour du rôle que peuvent jouer les deux pays
comme marchés relais. La Tchéquie pour accéder aux marchés des pays d’Europe
centrale et orientale (PECO) et la Tunisie pour conquérir les marchés du
Maghreb et d’Afrique.

M. Adel Boussarsar, professionnel du tourisme, a évoqué l’urgence d’établir
des liaisons aériennes régulières entre Tunis et Prague, de faciliter la
libre circulation entre les deux pays et de simplifier, à cette fin, les
procédures d’obtention de visas. Deux dossiers que le président Vaclav Klaus
a promis d’étudier avec grand soin dans l’intérêt mutuel des deux pays.

Quant aux échanges économiques, M. Hédi Djilani, président de la centrale
patronale (UTICA), a indiqué que le volume des échanges commerciaux demeure
faible et ne reflète en rien le potentiel existant.

A titre indicatif, il a fait remarquer qu’en matière d’investissement direct
tchèque en Tunisie, seules deux entreprises à participation tchèque sont
implantées en Tunisie.

Le PDG du Groupe Mrabeti, M. Mohamed Faouzi Mrabeti, qui avait conclu la
veille deux contrats pour la création, en partenariat avec les tchèques,
d’une usine de verre plat (270 millions de dinars) et d’un complexe hôtelier
et immobilier “Sea World” (216 millions de dinars), a relevé qu’actuellement
les marchandises tunisiennes sont exportées vers la Tchéquie via la France
alors que les biens tchèques sont achetés par les industriels tunisiens dans
d’autres pays d’Europe, tels que l’Allemagne

Au chapitre des propositions, le chef d’Etat tchèque s’est prononcé pour une
grande solidarité entre les deux pays et surtout pour une intensification
des contacts d’affaires directs entre les promoteurs tunisiens et tchèques.

Il a recommandé également d’optimiser l’exploitation des avantages
comparatifs générés par leur adhésion et association à l’Union
européenne(UE), d’autant plus que la présidence de l’Union est actuellement
assurée par la Tchéquie.

M. Martin Tlapa, vice-ministre tchèque chargé du Commerce extérieur, a
traité des créneaux de partenariat qui s’offrent aux chefs d’entreprise des
deux pays. Parmi ceux-ci, il a cité les domaines de l’eau potable, du
traitement des eaux usées, de l’énergie solaire, d’élimination des déchets
communaux et des matières dangereuses.

Les Tchèques ont proposé également leur savoir- faire dans les domaines du
bâtiment (mégaprojets), aéroports, héliports mobiles, technique agricole,
machines-outils, textile, équipement des hôpitaux, industrie pharmaceutique,
agroalimentaire et le tourisme (120.000 tchèques visitent chaque année la
Tunisie).

Ils ont fait état de leur disposition à importer de Tunisie de plus grandes
quantités de produits agricoles frais (huile d’olive, dattes, fruits de mer)
et manufacturiers (composants automobile

Pour illustrer cette ferme volonté de stimuler les échanges économiques
entre les deux pays, Tunis et Prague ont conclu, au cours de la même
journée, un accord cadre commercial.

En vertu de cet arrangement, Tunisiens et Tchèques s’engagent à dynamiser le
commerce entre les deux pays, avec la tenue périodique d’une commission
mixte, une fois par an, la dynamisation des échanges et l’intensification
des contacts d’affaires, l’organisation de foires et la promotion des
produits des deux pays.

Pour mémoire, la Tchéquie exporte vers la Tunisie principalement des
matériaux de construction (acier, fer, verre de construction), machines de
textile, cristal, composants électroniques, et en importe des produits
agricoles, des composants électroniques et du cuir et chaussures.

Par les chiffres, la valeur des échanges commerciaux s’est élevée 54
millions de dollars en 2008, soit une augmentation de 37% par rapport à
2007.