ésident de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, lors d’une conférence de presse à Tokyo le 18 avril 2009 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[18/04/2009 08:09:04] TOKYO (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE), le Français Jean-Claude Trichet, a répété samedi qu’un taux d’intérêt directeur proche de zéro, comme au Japon, n’était selon lui “pas approprié au cas européen”, mais il n’a pas exclu une nouvelle baisse “très mesurée”.
“J’insiste sur le fait que nous pensons que, dans notre cas, en tenant compte de tous les éléments, une politique monétaire à taux zéro ne serait pas appropriée”, a affirmé M. Trichet lors d’une rencontre avec la presse à Tokyo.
La Banque centrale européenne avait de nouveau abaissé de 0,25 point de pourcentage au début du mois son principal taux directeur, le faisant descendre à son plancher historique (1,25%), un niveau qui reste cependant très supérieur à celui du principal taux directeur de la Banque centrale du Japon (0,1%).
La Réserve fédérale américaine (Fed) a également presque franchi le Rubicon, qui maintient son taux dans une fourchette de fluctuation de 0 à 0,25%, tandis que la Banque d’Angleterre l’a réduit à 0,5%.
“Je ne m’exprime pas pour les autres banques centrales, je parle uniquement du cas de la zone euro”, a souligné le président de la BCE qui n’a pas écarté pour autant l’hypothèse d’une nouvelle réduction.
Le gouverneur de la Banque d’Espagne Miguel Angel Fernandez Ordoñez, membre du conseil de gouverneurs de BCE, avait déclaré mercredi que cette dernière avait encore de la marge pour réduire son principal taux directeur.
“Nous n’excluons pas d’abaisser encore les taux”, mais de façon “très mesurée”, a répliqué samedi M. Trichet, signalant qu’il avait employé “le même qualificatif” concernant la précédente réduction de 0,25 point, sans livrer davantage d’indices.
Axel Weber, l’un des hauts responsables de BCE, s’était pour sa part prononcé en milieu de semaine contre une baisse du principal taux directeur de la zone euro sous le seuil de 1%.
Malgré ces prises de position en apparence diverses, M. Trichet a assuré samedi que “le conseil des gouverneurs était uni”.
Les taux ne sont pas, tant s’en faut, les seuls outils à la disposition des banques centrales pour aider le système financier à refonctionner correctement.
M. Trichet a de nouveau laissé entendre samedi que de nouvelles mesures “non-conventionnelles” pourraient être mises en oeuvre prochainement pour apaiser le système financier.
“Je ne laisserai échapper aucune indication sur ce que nous ferons le 7 mai (lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs), je vous fixerai un rendez-vous quand nous aurons décidé et j’expliquerai alors en détail ces décisions”, a-t-il coupé court.
Le président de la BCE considère que dans la récession internationale actuelle, les banques centrales, pouvoirs publics et autres institutions doivent “tout faire pour restaurer la confiance” des foyers, entrepreneurs et autres acteurs économiques.
“Les engagements pris par les pays membres du G20 semblent être appropriés, la voie est clairement tracée, mais il faut maintenant mettre en oeuvre rapidement, efficacement, professionnellement et effectivement les politiques préconisées”, a insisté samedi M. Trichet, lequel a aussi salué l’engagement des Etats de ne pas “reproduire les erreurs du passé à travers des mesures protectionnistes”.
La surveillance, la régulation et la vision à moyen et long termes sont enfin a ses yeux essentielles pour revenir sur la trajectoire normale.
“Nous ne pouvons pas accepter la fragilité et la si faible résilience du système financier qui ont été observées depuis août 2007”, a conclu le président.