[19/04/2009 12:01:31] CISON DI VALMARINO, Italie (AFP)
éunis à Cison di Valmarino, le 18 avril 2009 (Photo : Andreas Solaro) |
Les ministres de l’Agriculture du G8 sont réunis pour la première fois, de samedi à lundi en Italie, pour tenter de trouver des solutions à la crise alimentaire qui pourrait encore empirer à cause de la situation économique mondiale.
La réunion a débuté vers 12H00 (10H00 GMT) dans un château de Cison di Valmarino (nord-est). Une conférence de presse clôturera la rencontre lundi en début d’après-midi.
L’objectif des ministres est de préparer un document qui sera soumis aux chefs d’Etat et de gouvernement du G8 en vue de leur sommet de juillet en Sardaigne.
Aux ministres du G8 (Etats-Unis, Russie, Allemagne, Japon, France, Canada, Grande-Bretagne et Italie) vont se joindre dès samedi après-midi les ministres, ou leurs représentants, du G5 (Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du Sud) ainsi que ceux d’Argentine, d’Australie et d’Egypte.
Les représentants des institutions internationales, dont la Banque mondiale, l’Agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou l’Union Africaine, participeront aux débats à partir de dimanche après-midi.
La tenue de cette réunion répond à une demande des chefs d’Etat et de gouvernement du G8.
Lors de leur dernier sommet en juillet au Japon, ils avaient enjoint leurs ministres de se réunir pour faire des propositions concrètes sur la sécurité alimentaire et les moyens de limiter la volatilité des prix, dont la flambée a provoqué des émeutes de la faim dans de nombreux pays l’an dernier.
La crise économique a entraîné une baisse des prix mais ce phénomène est conjoncturel. Et elle pourrait encore aggraver la situation en fragilisant les pays en développement et en entraînant une baisse des investissements dans l’agriculture, alors que selon la FAO, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde se rapproche du milliard.
“Nous devons tirer les leçons” de la flambée des prix de 2008, “il faut des règles plus rigides pour contrer la spéculation (…) Il est inadmissible de pouvoir s’enrichir en jouant sur les contrats à terme des matières premières”, martèle samedi dans un entretien au quotidien Il Sole 24 Ore, le ministre italien Luca Zaia.
“La situation alimentaire est inacceptable et il va falloir doubler la production d’ici 2050 pour nourrir une population qui va passer à 9 milliards d’habitants”, soulignait avant la rencontre une source au sein de la délégation française.
“L’objectif premier doit être l’augmentation de la productivité des pays en voie de développement”, note le ministre italien.
Les ministres discuteront également du “partenariat mondial” sur l’agriculture et l’alimentation dont la formation a été annoncée en juillet par le G8 au Japon ainsi que du problème de la ruée vers les terres arables de pays en quête de ressources alimentaires ou de groupes financiers.
Les organisations non gouvernementales attendent de cette réunion des engagements concrets.
Selon Chris Leather d’Oxfam, cette réunion a “un rôle important à jouer et nous espérons que des décisions concrètes seront prises”, notamment sur “un soutien aux investissements dans les pays en développement”.
“L’enjeu, c’est que les pays du G8 tiennent leurs promesses”, souligne de son côté Ambroise Mazal du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), rappelant que seuls 10% des 22 milliards de dollars annoncés lors du sommet de la FAO à Rome en juin 2008 ont été versés. Il demande notamment de “remettre à plat” les politiques agricoles et de “cibler les programmes sur les agricultures familiales”.