Agriculture : le G8 planche sur la crise alimentaire et la spéculation

[19/04/2009 18:18:40] CISON DI VALMARINO, Italie (AFP)

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çais Michel Barnier, au G8 Agriculture, le 18 avril 2009 à Cison di Valmarino (Photo : Andreas Solaro)

Les ministres de l’Agriculture du G8 poursuivaient leur réunion dimanche en Italie pour définir des positions communes face à la crise alimentaire et la spéculation sur les denrées alors que près d’un milliard de personnes souffrent de la faim.

“Le climat est bon et fait espérer une issue positive au niveau de la déclaration” finale qui doit être publiée lundi, a déclaré l’hôte, le ministre italien Luca Zaia.

L’Italie pousse à ce qu'”une partie de la déclaration finale soit consacrée à la spéculation” sur les matières premières, l’une des causes de la flambée des prix qui a provoqué des émeutes de la faim dans de nombreux pays l’an dernier, a ajouté M. Zaia.

Le ministre français Michel Barnier a indiqué avoir soutenu une “proposition de créer un système de stockage mondial pour lutter contre la spéculation sur les matières premières qui est scandaleuse”.

“On n’a pas d’excuses si on ne réagit pas, un milliard de personnes souffrent de la faim, il faut faire bouger les lignes”, a-t-il dit.

L’objectif des ministres du G8 (Etats-Unis, Russie, Allemagne, Japon, France, Canada, Grande-Bretagne et Italie) est de parvenir à une déclaration commune qu’ils soumettront à leurs chefs d’Etat et de gouvernement, en vue de leur sommet de juillet en Sardaigne.

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éunis à Cison di Valmarino, le 18 avril 2009 (Photo : Andreas Solaro)

Lors de leur dernière rencontre au Japon, les chefs d’Etat et de gouvernement leur avaient demandé de se réunir pour faire des propositions concrètes sur la grave crise alimentaire qui a frappé le monde l’an dernier et les moyens de limiter la volatilité des prix.

La crise économique pourrait aujourd’hui encore aggraver la situation en fragilisant les pays en développement et en entraînant une baisse des investissements dans l’agriculture, alors que selon la FAO, le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde se rapproche du milliard.

M. Zaia a indiqué que les huit pays invités à la réunion, les membres du G5 (Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du Sud) et l’Argentine, l’Australie et l’Egypte, pourraient s’associer au communiqué final.

Mais selon une source interne aux négociations, seuls les pays du G8 devraient signer la déclaration, qui serait accompagnée d’observations des autres pays.

Parmi les thèmes à l’ordre du jour, figurent aussi le commerce international et le cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial ainsi que les bio-carburants.

M. Barnier souhaite également que les ministres avancent vers une “nouvelle gouvernance mondiale pour l’agriculture” et que le problème posé par la ruée vers les terres arables d’Etats en quête de ressources alimentaires ou de groupes financiers figure dans le document final.

Les institutions internationales, qui participent à partir de 17H00 (15H00 GMT) aux travaux avec les ministres, attendent de cette réunion des actions concrètes afin d’augmenter la production pour nourrir la planète, ont indiqué certains de leurs responsables.

“Nous attendons (…) un plan concret d’action, et non une nouvelle déclaration, pour assister vraiment à une inversion de tendance” au niveau des investissements agricoles en déclin depuis 20 ans, a déclaré le président du Fonds International pour le Développement Agricole (Fida, agence de l’Onu), Kanayo Nwanze.

“Il est obligatoire de doubler la production car en 2050, la population mondiale aura énormément crû”, a-t-il ajouté.

“Les déclarations ne nourrissent pas les gens, les actions si”, a renchéri le directeur général de la FAO Jacques Diouf, cité dans un communiqué.