[20/04/2009 05:13:03] PARIS (AFP)
és de Caterpillar à Grenoble le 7 avril 2009 (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
Les syndicats et la direction de Caterpillar réunis au ministère de l’Economie, à Paris, ont conclu dimanche un accord de fin de conflit qui sera soumis par référendum aux salariés, après neuf heures de discussions et deux mois de conflit, ont-ils annoncé à la presse.
Cet accord prévoit que la direction du constructeur américain d’engins de chantiers s’engage à assurer la pérennité de son site dans l’Isère (Grenoble et Echirolles) et à y réaliser des investissements.
Il confirme que le nombre de suppressions de postes est ramené de 733, initialement prévus, à 600. Des discussions sur l’aménagement du temps de travail doivent également être conclues avant le 31 octobre 2009.
La direction s’engage à essayer de diminuer encore le nombre de licenciements, notamment grâce à des formations offertes aux salariés volontaires, avec l’aide de la région Rhône Alpes.
Des procédures disciplinaires engagées contre huit salariés sont annulées et les discussions sur l’application du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi), qui devaient s’achever en début de semaine, sont prolongées au 30 avril.
Le nombre de licenciements sera également réduit grâce à des départs volontaires et à des mesures d’accompagnement pour les seniors.
Le protocole sera soumis dans la semaine à tous les salariés par un référendum à bulletins secrets.
és de Caterpillar occupent leur usine d’Echirolles, le 17 avril 2009, près de Grenoble. (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
Le président de Caterpillar France, Nicolas Polutnik, a souligné que la “contrepartie à la réduction du nombre de suppressions de postes de 733 à 600 était un accord sur l’aménagement du temps du travail”, tandis que Nicolas Benoît (CGT) a insisté sur le fait que la conclusion de cet accord était repoussée au 31 octobre 2009, soit bien plus tard que ce que souhaitait initialement la direction.
M. Benoît a salué des “avancées même si elles sont insuffisantes: la direction a fait un effort, ce qui montre que la lutte a payé”. Il a appelé les salariés à se porter volontaires pour des formations, durant lesquelles leur contrat de travail sera maintenu.
Pour sa part M. Polutnik s’est félicité de discussions se déroulant “dans un climat apaisé et serein”.
“Face à la crise la plus sévère de notre histoire, nous devons survivre mais aussi être prêts pour la reprise”, a-t-il souligné. “Cela fait 48 ans que Caterpillar est présent dans la région de Grenoble et elle y restera un acteur économique important”, a-t-il ajouté.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde a souligné dans un communiqué que “cette réunion a permis de rétablir les conditions du dialogue social” et a souhaité que celui-ci “se poursuive de manière constructive dans un climat de confiance restauré”.
Syndicats et direction ont discuté de 14H30 à 23H30 en présence du directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde, Philippe Gustin.
Depuis l’annonce, le 17 février, de ces suppressions de postes, les salariés avaient multiplié les actions: des manifestations et blocages des sites, jusqu’à la séquestration pendant 24 heures fin mars de quatre cadres de l’entreprise, dont M. Polutnik. Nicolas Sarkozy s’était alors engagé à “sauver le site”.
L’affaire a aussi pris un tour judiciaire, puisque le TGI de Grenoble a ordonné vendredi à 19 salariés de Caterpillar, assignés pour occupation illicite et entrave à la liberté de travailler, de laisser libre accès aux usines de Grenoble et Echirolles sous peine de payer 200 euros chacun par jour.