Toyota à Onnaing : levée des piquets de grève et des assignations de salariés

photo_1240231881747-2-1.jpg
ève dans une tente devant l’usine, le 20 avril 2009 à Onnaing (Photo : Philippe Huguen)

[20/04/2009 12:52:52] ONNAING (AFP) Les salariés en grève à l’usine Toyota d’Onnaing (Nord) ont levé lundi le blocage du site en vigueur depuis jeudi soir après la signature d’un accord entre syndicats et direction sur l’indemnisation du chômage partiel et le paiement des jours de grève, a constaté un journaliste de l’AFP.

“C’est la première grève chez Toyota Onnaing, et c’est notre première victoire”, s’est félicité Eric Pecqueur, délégué CGT, à l’issue des négociations.

La levée des piquets de grève était un préalable –imposé par la direction– à la suspension des assignations en justice d’une dizaine de salariés grévistes. Leur comparution lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Valenciennes devait donc être annulée, selon M. Pecqueur.

Tous les accès routiers à l’usine ont été dégagés vers 14H00 après que les représentants syndicaux eurent annoncé aux grévistes réunis aux abords des piquets de grève que leurs revendications avaient été satisfaites.

Selon les syndicats et la direction, l’accord prévoit l’indemnisation du chômage partiel à 75% du salaire brut, soit plus de 90% du salaire net, pendant six mois. Ce dispositif, rétroactif au 1er février, devrait être reconduit jusqu’à la fin de l’année grâce à une nouvelle convention signée avec l’Etat, a-t-il précisé.

“On est satisfait, on n’a pas obtenu 100% de salaire pour le chômage partiel, mais c’est tout comme”, confiait Samuel Mayne, ouvrier chez Toyota depuis 2001.

L’accord prévoit également l’étalement des retenues sur salaire au titre des jours de grève, à raison d’une journée de grève par mois, alors que les syndicats demandaient le paiement d’au moins la moitié des jours de grève.

photo_1240225838118-2-1.jpg
és en grève de l’usine Toyota d’Onnaing, le 20 avril 2009 (Photo : Philippe Huguen)

La direction s’engage par ailleurs “à ce qu’il n’y ait aucune sanction, ni licenciement, ni mutations disciplinaires”, selon une porte-parole du constructeur.

Les grévistes réclamaient l’indemnisation à 100% des journées de chômage partiel (contre 60% actuellement) imposées depuis septembre en raison d’une baisse d’activité due à la crise du marché automobile et à la grève des salariés de l’équipementier Faurecia à Auchel (Nord) en mars.

“La levée des barrages ne veut pas dire la fin de la grève”, a toutefois prévenu M. Pecqueur, d’autres revendications syndicales restant à négocier, notamment sur le statut et les conditions de travail des intérimaires et des CDD.

Ouverte en 2001, l’usine d’Onnaing, près de Valenciennes, emploie 3.250 personnes, dont 2.700 ouvriers, qui produisent en temps normal quelque 900 Yaris par jour. La grève, lancée il y a deux semaines à l’appel de la CGT et de FO, a entraîné une perte de production de 3.300 véhicules, selon Toyota, qui précise que cette production sera rattrapée.