èque numérique mondiale, le 21 avril 2009 au siège de l’Unesco à Paris (Photo : Guillaume Clement) |
[21/04/2009 11:42:23] WASHINGTON (AFP) Avec le lancement mardi de la Bibliothèque numérique mondiale (BNM) gratuite, James Billington, ancien professeur d’Histoire à l’Université de Harvard, voit se concrétiser sa vision d’un accès universel au savoir et au patrimoine culturel de l’humanité.
“Nous espérons que la BNM va accroître la compréhension internationale ainsi que la curiosité du monde dans lequel nous vivons pour les merveilles culturelles de l’humanité”, explique-t-il dans un entretien avec l’AFP.
A la tête de la Bibliothèque nationale américaine (Library of Congress) depuis 1987, M. Billington a joué un rôle clé dans la réalisation de la BNM.
“La beauté de ce système est qu’il ne vise pas tel ou tel groupe en particulier mais est réellement destiné à tous”, ajoute cet ancien professeur de près de 80 ans, spécialiste de la Russie et auteurs de plusieurs ouvrages.
Il raconte avoir saisi l’occasion du retour des Etats-Unis dans l?Organisation des Nations unies pour l?éducation, la science et la culture (UNESCO) en 2003, après vingt ans d’absence, pour promouvoir l’idée de la création de la BNM aux autres membres.
“J’ai avancé l’idée de mettre en place une bibliothèque numérique mondiale et de le faire dans les (principales) langues de l’ONU: arabe, chinois, anglais, français, portugais, russe et espagnol”, précise le bibliothécaire américain. 26 bibliothèques ou instituts culturels de 19 pays participent à la BNM dont la France, l’Egypte, l’Irak et le Mexique.
Il a puisé dans son expérience réussie de la numérisation de dizaines de millions de documents de la “Library of Congress”, créée en 1.800, qui sont désormais accessibles à un large public.
“La numérisation de notre bibliothèque nationale nous a appris que cette nouvelle technologie est un moyen fantastique de rassembler des pièces culturelles et des documents historiques anciens uniques –dont il n’existe souvent qu’un seul exemplaire– pour les rendre accessibles à tous”, explique James Billington.
Des dizaines de milliers d’images, de pages d’informations, d’ouvrages et de documents sonores provenant de bibliothèques et d’archives situées partout dans le monde ont été numérisées et traduites en différentes langues pour l’ouverture du site de la BNM, basé sur un prototype présenté aux responsables de l’UNESCO à Paris fin 2007.
Bien que loin d’être encore mondialement représentatif, le lancement de ce nouvel outil du savoir universel va attirer davantage de partenaires et de financements, espère le professeur Billington.
“La BNM est ouverte à tout le monde sans exception et gratuitement, ce n’est pas un club privé”, insiste-t-il, soulignant que la “Library of Congress” ne se considère pas comme le seul moteur de cette bibliothèque mondiale en ligne.
Parmi les documents accessibles dans la BNM figureront “de vrais trésors”, selon M. Billington, comme “le Dit de Genji”, un joyau de la littérature japonaise du XIe siècle considéré comme un des romans les plus anciens du monde.
On pourra aussi voir la première carte mentionnant l’Amérique, datant de 1507, réalisée par le moine allemand Martin Waldseemueller et qui se trouve à la “Library of Congress”.
Le plus ancien document à ce jour visible dans la BNM est une peinture se trouvant en Afrique du Sud, vieille de 8.000 ans, représentant des antilopes ensanglantées.