7,2 milliards d’euros d’échanges commerciaux entre la Tunisie
et la France en 2008, soit +2% par rapport à 2007. Les relations entre les deux
pays ne cessent d’être confortées depuis la dernière visite du président
français en Tunisie, une année auparavant. Une série d’accords a suivi la visite
de M. Nicholas Sarkozy dans notre pays. Une année après, c’est M. François
Fillon, Premier ministre, qui se déplace en Tunisie à l’invitation de M. Mohamed
Ghannouchi, son homologue tunisien.
Une délégation de 100 personnes accompagnera M. Fillon dont
quatre ministres et plus de 60 hommes d’affaires opérant dans les secteurs des
textiles, de l’énergie, énergies renouvelables comprises, des TIC ainsi que 10
présidents d’Universités, a précisé M. Serges Degallaix, ambassadeur de France
en Tunisie, lors d’un point presse lundi 20 avril.
On s’attend à ce que trois
dossiers soient passés en revue lors de la visite de M. François Fillon. Le
premier concerne l’électronucléaire. «Ce n’est pas parce que le dossier n’est
pas encore signé ou ratifié qu’il n’avance pas pour autant», précise M.
Degallaix. Les échanges entre experts français et techniciens tunisiens vont bon
train et les formations des cadres tunisiens se suivent à un rythme régulier.
Le deuxième concerne l’aéronautique. La signature de la Tunisie d’un contrat
d’acquisition de 16 Airbus et l’implantation de la succursale de la compagnie
aéronautique française, Aérolia, dans notre pays, malgré nombre de protestations
exprimées par les employés. Normalement, Aérolia démarrera ses activités à la
fin de l’année en cours. Des efforts ont été fournis par le gouvernement
tunisien pour former le personnel compétent dans l’industrie aéronautique.
L’implantation de la succursale de la compagnie aéronautique française en
Tunisie a eu, selon Serges Degallaix, un effet d’entraînement sur d’autres
compagnies qui veulent s’informer sur les conditions d’investissement en
Tunisie. Tous, comme certains industriels tunisiens, commencent à s’intéresser
au secteur aéronautique et réfléchir à y opérer. Car, même si le marché de
l’aéronautique souffre aujourd’hui des soubresauts de la crise économique, il
reprendra de plus belle à la fin de la crise car il reste un créneau sûr.
Le
troisième dossier touche à l’immigration sélective, la Tunisie et la France
avaient, l’année dernière, signé un accord sur la “gestion concertée” de
l’immigration. Cet accord vise à faciliter selon les sources françaises la
circulation des personnes entre la France et la Tunisie, par une plus large
délivrance des visas dits de circulation. 77 métiers sont proposés aux Tunisiens
qui se déplaceraient en France pour y travailler. «Grâce à l’accord signé entre
les deux gouvernements, les demandeurs d’emploi tunisiens seront mis au même
pied d’égalité avec les Français. Cet accord permettrait à 9.500 tunisiens
d’être embauchés en France, soit 10% de la demande additionnelle d’emploi en
Tunisie», précise l’ambassadeur français. En 2008, 80.000 visas ont été délivrés
aux ressortissants tunisiens comprenant 3.000 visas professionnels. 40 millions
d’euros au profit des PME «Nous sommes passés de la notion du partenariat à
celle du développement solidaire et qui implique un co-développement entre les
deux pays et une approche plus large focalisée sur l’emploi et l’employabilité.
30 millions d’euros (55 millions de dinars) ont été accordés par la France à la
Tunisie pour soutenir la formation professionnelle. Sans oublier un accord signé
entre les ministres des Finances de deux pays pour une ligne de crédit de 40
millions d’euros (75 millions de dinars) en direction des PME afin qu’elles
puissent acquérir des équipements sans prendre des risques au niveau du change.
La visite de cette importante délégation française en Tunisie comprendra,
d’autre part, la participation à un forum organisé par le MEDEF et l’UTICA sur
une thématique chère au patronat et intitulée «Innovation et productivité, une
réponse commune pour sortir de la crise». Au programme également une visite au
Pôle technologique El Ghazala, ainsi que des accords dans les secteurs des TIC
et des textiles entre les deux pays. Sur un tout autre plan, l’on s’attend à ce
que l’Université Dauphine-Tunis, une antenne de Paris-Dauphine, ouvre ses portes
pour la prochaine année scolaire. L’établissement devrait accueillir 1.000
étudiants en master 1 et 2. On prévoit également l’ouverture d’une école
d’ingénieurs en partenariat avec l’ENSTA pour renforcer la capacité de la
Tunisie dans la formation des ingénieurs de haut niveau. Le partenariat entre
les deux pays dans le domaine universitaire évolue de plus en plus vers des
mesures visant à instaurer un système de co-diplomation.