[22/04/2009 17:20:43] NEW YORK (AFP)
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| ège social de Morgan Stanley à New York (Photo : Mario Tama) |
La banque d’affaires Morgan Stanley est devenue mercredi le premier grand établissement américain à annoncer des résultats négatifs pour le premier trimestre, avec une perte nette de 177 millions de dollars, liée à ses engagements dans l’immobilier.
L’établissement, qui vient de changer la date d’arrêté de ses comptes de la fin novembre à la fin décembre, a de surcroît annoncé une perte de 1,3 milliard de dollars rien que pour le seul mois de décembre 2008.
Sur la période janvier-mars, Morgan Stanley a enregistré une chute de 62% de son produit net bancaire (chiffre d’affaires) à 3 milliards de dollars et une perte d’un milliard de dollars liée à ses investissements dans l’immobilier.
Le PDG John Mack a souligné que sa banque aurait été rentable sans la forte augmentation du coût de sa dette, résultant de la baisse de la valeur des obligations qu’elle a émises. “C’est une évolution positive importante, mais qui a eu un impact négatif à court terme”, a-t-il relevé dans un communiqué.
Le Wall Street Journal avait expliqué au début du mois que les obligations en question, valorisées environ 29 milliards de dollars, avaient vu leur cours augmenter fortement, après les assurances fournies par Morgan Stanley sur sa situation financière.
La flambée du cours de ces obligations a contraint l’établissement à réévaluer à la hausse le montant de sa dette envers les investisseurs détenteurs des titres.
La banque, qui a reçu 10 milliards de dollars de l’Etat fédéral dans le cadre du plan de sauvetage du système financier, n’a pas fourni de prévision pour les mois à venir.
“Bien que le climat court terme reste difficile, nous restons confiants sur la valeur que nous pouvons offrir à nos clients et actionnaires à long terme”, s’est borné à indiquer M. Mack.
Morgan Stanley a indiqué qu’elle était bien partie pour réaliser un plan d’économies annuelles de 2 milliards de dollars.
Elle a annoncé que ses effectifs avaient été réduits de 5% depuis le début de l’année, et que le dividende trimestriel serait réduit à 5 cents, ce qui devrait lui permettre d’économiser 1 milliard de dollars par an.
Elle a réduit de 46% la rémunération de ses cadres, pour refléter la baisse de son activité.
Les pertes annoncées pour la période décembre-mars succèdent à une première plongée dans le rouge en septembre-novembre, qui avait été pire qu’attendu, avec une perte de 2,29 milliards de dollars.
Mais la banque a tenu mercredi à vanter son ratio de fonds propres de 16,4%, (12,9% après déducations des 10 milliards de l’Etat), et la performance de ses activités de banque d’investissement, de négoce en compte propre et de gestion de fortune, même si la gestion d’actifs a souffert dans l’immobilier.
Depuis le début de l’année, Morgan Stanley a tenté de consolider sa situation en annonçant en janvier un accord avec Citigroup pour fusionner leurs activités de courtage pour les particuliers, puis en dévoilant en mars un rapprochement de ses activités au Japon avec l’une des filiales de son partenaire japonais Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG).
Ses pertes contrastent fortement avec les bénéfices flatteurs affichés depuis la semaine dernière par sa grande concurrente Goldman Sachs (1,81 milliard de dollars), puis par les banques généralistes JPMorgan Chase (+2,14 milliards), Citigroup (+1,6 milliard), Bank of America (+4,2 milliards), et Wells Fargo (+3,05 milliards).
Toutefois tous ces établissements avaient fait part d’importantes provisions et averti d’une dégradation de la qualité de leurs encours de prêts.
