à des jeux vidéo, le 18 janvier 2009 à Washington (Photo : Max Whittaker) |
[22/04/2009 16:21:10] SAN FRANCISCO (AFP) Près d’un enfant américain sur dix présente des symptômes de dépendance pathologique aux jeux vidéo, comme des troubles du sommeil ou des situations d’échec personnel ou scolaire, met en garde une étude publiée lundi.
Ils mentent, empruntent de l’argent, travaillent mal, voire pas du tout: selon cette étude, conduite par l’Institut national sur les médias et la famille de l’université de l’Iowa (centre), les jeunes américains accrocs aux jeux vidéo ont des comportements finalement proches de leurs aînés qui s’adonnent aux jeux d’argent.
“Cette étude a été faite pour savoir si les jeux vidéo étaient un problème qui méritait une plus grande attention”, explique le directeur de l’Institut, Douglas Gentile, professeur de psychologie. “Nous pouvons conclure que c’est le cas, avec près d’un jeune joueur sur dix montrant des problèmes à cause du jeu”.
L’enquête a été menée auprès de 1.178 jeunes âgées de 8 à 18 ans. Premier constat: les jeunes américains adorent passer du temps derrière leurs écrans à triturer manettes, claviers ou souris et 90% d’entre eux disent jouer régulièrement.
L’étude montre que les garçons sont, avec en moyenne 16,4 heures de jeu par semaine, de plus gros joueurs que les filles (9,2 heures par semaine).
Ce chiffre passe à 24 heures par semaine, soit près de 3 heures et demi par jour, pour les joueurs présentant des signes de dépendance, soit environ 8,5% des personnes interrogées.
“Bien que ce pourcentage puisse a priori sembler élevé, il est très proche” de ce qui a déjà été démontré “dans beaucoup d’autres études” similaires concernant la pratique des jeux vidéos, observe M. Gentile.
Pour arriver à ce constat, l’Institut, qui rappelle que la dépendance aux jeux vidéo n’est pas officiellement classée comme une pathologie par les autorités médicales américaines, a retenu une série de symptômes cliniques, d’ordre physiologiques (maux de tête, troubles du sommeil, problèmes d’hygiène), ou psychologiques.
Pour être considéré comme “dépendant”, un jeune doit cumuler au moins six de ces symptômes, qui, dans une moindre mesure, touchent également les autres joueurs: un quart des jeunes interrogés disent par exemple jouer pour échapper à leurs problèmes. Presque autant admettent jouer alors qu’ils sont censés travailler.
Un cinquième des joueurs reconnaissent avoir déjà bâclé leur travail scolaire ou leurs examens après avoir passé plus de temps à jouer qu’à les préparer.
Certains jeunes interrogés confient également avoir menti à leurs amis ou à leur famille sur le temps qu’ils passent à jouer, d’autres ont avoué voler pour se procurer des jeux.
En cas de dépendance avérée, l’Institut fournit sur son site internet (http://www.mediafamily.org/) une série de conseils aux parents.
Il préconise une prise de conscience du problème au sein de la cellule familiale. Selon l’Institut, l’enfant doit ensuite se fixer des objectifs pour réduire le temps passé à jouer, et trouver des alternatives.
L’Institut fournit même un exemple de “contrat” que l’enfant peut passer avec ses parents, où il s’engage à jouer moins et qui intègre la notion de récompense.
L’Institut note que les filles devraient y parvenir avec moins de difficultés que les garçons.