Freescale va supprimer 800 emplois à Toulouse d’ici fin 2011

[23/04/2009 14:11:29] TOULOUSE (AFP)

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été Freescale Semiconducteurs de Toulouse le 23 avril 2009 (Photo : Pascal Pavani)

Le groupe américain Freescale a décidé de supprimer les 800 emplois de son unité de fabrication de puces électroniques de Toulouse d’ici à la fin 2011, mettant “sous le choc” les salariés de l’établissement où 250 emplois sont déjà menacés dans la téléphonie mobile.

La direction locale s’est toutefois refusée à parler de licenciements jeudi et les syndicats majoritaires (FO et UNSA) sont prêts à “donner du temps à la négociation” à la différence des conflits qui ont dégénéré en séquestration de dirigeants ces dernières semaines chez Caterpillar ou chez Molex.

Le fabricant de composants électroniques, produisant principalement pour le secteur automobile, a expliqué sa décision par la nécessité de “rester compétitif” et par la “détérioration des conditions économiques”.

“Le déclin global sur le long terme constaté pour les composants produits” dans les unités de Toulouse, Sendai (Japon) et East Kilbride (Ecosse), également condamnées à la fermeture, “conduit à une sous-utilisation de ces usines, qui a été accélérée par la détérioration du marché”, a indiqué Freescale, dont le siège est à Austin (Texas).

“On ne parle pas de licenciements programmés. On n’a même pas lancé de plan de sauvegarde de l’emploi, de plan social. Toutefois on a bien dit clairement que ces emplois étaient à risque à l’horizon de trois ans”, a affirmé à l’AFP le directeur général de Freescale France, Denis Blanc.

“Nous allons dès vendredi entamer des négociations avec les représentants du personnel pour définir les conditions d’accompagnement que nous allons mettre en place. On a trois ans devant nous. C’est peu mais c’est à la fois beaucoup”, a-t-il ajouté.

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à Bangalore (Inde) (Photo : Dibyangshu Sarkar)

“Les salariés sont sous le choc, entre abattement et colère”, ont déclaré pour leur part les délégués syndicaux de FO et de l’UNSA, tout en se disant prêts à la négociation. “Nous avons trente mois devant nous pour trouver une solution pour chaque salarié” avant la fermeture fin 2011, a indiqué Serge Ramos (FO), secrétaire adjoint du comité d’établissement de Freescale.

“Nous attendons que Sarkozy fasse respecter à Toulouse l’engagement de ne pas délocaliser et de ne pas licencier pendant 5 ans pris par le secteur automobile français”, a déclaré M. Ramos, ajoutant que le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly allait demander une entrevue au président de la République.

“On veut que l’Etat prenne ses responsabilités, qu’il favorise aussi la création d’un centre de recherche-développement sur les nouvelles technologies automobiles à Toulouse”, a demandé le délégué UNSA Pascal Canizares.

Les syndicats s’inquiètent également du sort des 250 salariés de l’établissement toulousain travaillant dans la téléphonie mobile et que Freescale veut céder depuis six mois.

Freescale semiconducteurs est l’un des leaders mondiaux dans la conception et la fabrication de semiconducteurs embarqués pour les marchés de l’automobile, de l’électronique grand public, des équipements industriels, des réseaux et communications sans-fils.

La société américaine, née il y a 5 ans de la cession par Motorola de ses composants électroniques, continue d’enregistrer des pertes opérationnelles.

Elle est cependant revenue “dans le vert” au premier trimestre, à hauteur de 1,75 milliard de dollars, à la suite de gains exceptionnels liés à la restructuration de sa dette financière.