Tunisie : Perspectives géopolitiques en Méditerranée 2010, et après ?

S’est ouverte ce matin à Hammamet la 12ème session du Forum international de
Réalités sur le thème «Les perspectives géopolitiques en Méditerranée, 2010
et après ?» en présence de hautes personnalités politiques de Tunisie et de
l’étranger. Dans son intervention de bienvenue, M. Taïeb Zahar, président
directeur général de Réalités, a d’emblée lancé la problématique centrale du
Forum, à savoir la position peu enviable des pays du Sud de la Méditerranée
par rapport à celle des pays du Nord. M. Zahar a rappelé le projet de
civilisation regroupant tous les pays de la rive nord et de la rive sud de
la Méditerranée, signalant que l’initiative n’est pas venue du sud mais du
nord, ce qui, à ses yeux, «marque à l’évidence la grande faiblesse des pays
du sud à s’unir et exprimer leurs propres visions quant à l’avenir de leur
région». Ce projet, dit l’Union pour la Méditerranée, ou encore l’Union des
projets, allait essuyer son premier flop suite à l’attaque militaire lancée
par l’armée israélienne contre la bande de Gaza, ce qui a fait que «la
Méditerranée est de nouveau en panne de vision, de cohésion et d’action».

Pour sa part, M. Abdelhafidh Harguem, secrétaire d’Etat auprès du ministre
des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines, arabes et
africaines, a commencé par rappeler que la Tunisie, «résolument attachée à
sa dimension méditerranéenne sous la conduite du président Ben Ali, continue
à œuvrer pour un avenir meilleur dans un espace qui fait face à de multiples
défis nécessitant une solidarité renforcée entre les différents acteurs
régionaux».

Et le secrétaire d’Etat de souligner que les défis auxquels font face les
pays maghrébins et la région méditerranéenne dans son ensemble «commandent
d’œuvrer de concert pour donner naissance à une nouvelle relation entre un
ensemble au nord, intégré et développé, et un ensemble au sud en quête d’un
développement meilleur et d’une intégration politique et économique plus
grande». Mais le S.E. de déplorer le fait que «si de multiples accords de
partenariat conclus dans la région euroméditerranéenne ont permis d’ouvrir
les frontières au commerce des biens et services, celles-ci demeurent,
cependant, des murailles infranchissables pour la libre circulation des
personnes». Et de reconnaître par ailleurs que la migration étant devenue
l’une des questions politiques majeures du 21ème siècle, «il n’en demeure
pas moins que l’accentuation actuelle du phénomène trouve ses origines dans
l’aggravation de l’écart de développement entre les deux rives de la
Méditerranée, conjugué à une politique européenne de plus en plus
restrictive et basée sur des considérations sécuritaires». Aussi, «les
immenses défis inhérents à la crise financière mondiale pour les économies
de tous les pays et particulièrement pour les pays en développement, nous
commandent d’agir de concert pour identifier les meilleures voies permettant
de faire face aux retombées de cette crise sur notre région».

Nous y reviendrons plus longuement.