Pêche : Bruxelles refuse des nouveaux quotas aux pêcheurs français

[23/04/2009 16:36:17] BRUXELLES (AFP)

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à la sortie de sa rencontre avec le commissaire européen à la Pêche, le 23 avril 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys)

La Commission européenne a de nouveau refusé jeudi l’idée d’accorder de nouvelles possibilités de capture aux pêcheurs français en colère, tandis que la France a rejeté une proposition de Bruxelles visant à libéraliser la gestion des quotas dans l’UE.

Le commissaire à la Pêche, Joe Borg, a reçu le ministre français de la Pêche, Michel Barnier, accompagné d’une délégation de représentants de pêcheurs du Nord de la France, une semaine après le blocage de ports français de cette région par des marins réclamant une hausse des quotas de sole et de cabillaud.

Mais M. Borg “a rappelé que les quotas fixés (pour 2009) lors du conseil des ministres (européens) de décembre ne pouvaient être modifiés en cours d’année”, selon un communiqué publié par ses services après la rencontre, qui a duré près de deux heures.

Bruxelles souligne que les “efforts de conservation des années passées commencent à porter leurs fruits”, notamment pour la morue, mais qu’il est “impératif de ne pas épuiser les stocks”.

“Les quotas sont ce qu’ils sont”, a reconnu Michel Barnier devant un groupe de journalistes à sa sortie du siège de la Commission.

Pour les pêcheurs de cabillaud, dont les possibilités de captures jusqu’en juillet sont déjà épuisées, la “réponse immédiate” se situe dans des arrêts temporaires accompagnés de mesures financières annoncées la semaine dernière, a expliqué le ministre, et dans un “nouveau quota semestriel” à partir du 1er juillet.

Pour la sole, le ministère négocie “tonne par tonne” des échanges de quotas avec d’autres pays “qui permettront de repêcher dans les temps qui viennent”, a ajouté M. Barnier.

Michel Barnier a aussi annoncé le lancement fin mai ou début juin d'”Assises de la pêche”, afin de préparer avec les “professionnels du secteur, les élus, les pouvoirs publics et les organisations de protection de l’environnement” une “position concertée de la France” sur les projets de réforme de la politique européenne des pêches, dont la Commission a donné le coup d’envoi mercredi en présentant un “Livre vert” sur la pêche.

Le ministre français s’est dit opposé à la libéralisation du secteur par l’attribution de “quotas individuels” négociables que les marins pêcheurs pourraient revendre au plus offrant, idée avancée par Bruxelles pour responsabiliser le secteur et contribuer à réduire la flotte de pêche.

“Je dis oui aux quotas individuels s’ils sont administrés, si l’on préserve la responsabilité publique, mais je dis non à des quotas qui seraient monnayables, à toute forme de marchandage”, a déclaré M. Barnier.

“C’est un +niet+ catégorique sur les quotas individuels transférables”, a renchérit le président de la délégation de pêcheurs, Pierre-Georges Dachicourt.

Le représentant des pêcheurs a néanmoins jugé qu’il y avait “de bonnes choses” dans le Livre vert de la Commission, comme la proposition de mieux prendre en compte le point de vue des professionnels sur la réalité du terrain, et pas seulement les avis des “scientifiques”.