Continental : un groupe de Dubaï intéressé par Clairoix selon Devedjian

[23/04/2009 16:54:09] PARIS (AFP)

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à Clairoix (Oise), le 12 mars 2009 (Photo : François Nascimbeni)

MAG, une société de Dubaï, dirigée par Moafaq Al Gaddah, “un des plus grands accessoiristes automobiles du Proche-Orient”, a marqué son intérêt pour l’usine de pneus Continental de Clairoix (Oise), a annoncé jeudi à l’AFP Patrick Devedjian, ministre de la Relance.

Il a accusé la direction de Continental de faire obstacle à la démarche de ce groupe. “Pourquoi refuser d’analyser la possibilité de la reprise de l’ébtablissement par un groupe dont le sérieux est indiscutable ?”, s’est interrogé M. Devedjian.

Le responsable gouvernemental avait indiqué dans la matinée que son ministère avait reçu “une offre sérieuse” d’un “partenaire économique” concernant l’équipementier automobile dont l’usine de l’Oise est menacée.

En réaction à cette déclaration, la direction de Continental-France avait indiqué avoir reçu une offre de reprise pour Clairoix d’une entreprise de Dubaï, mais qui “n’est pas un fabricant de pneumatiques”.

Il s’agit, a précisé M. Devedjian à l’AFP, du groupe MAG, “un des plus grands accessoiristes automobiles du Proche-Orient, qui est notamment un très grand distributeur de pneus. Ils fabriquent certains accessoires, mais pas de pneus et sont désireux d’en devenir producteurs”.

Selon M. Devedjian, la direction de Continental refuse aux représentants du groupe MAG la possibilité de visiter l’usine.

“Au moment même où les dirigeants de Continental faisaient semblant de connaître à peine le groupe, ils négociaient avec eux à Dubaï pour tenter de les dissuader de se porter candidat à la reprise du site”, a encore dit M. Devedjian.

Il a précisé avoir reçu ce jeudi “une lettre d’intention” de MAG, un groupe qui “dispose des moyens d’acquérir” l’usine de Continental. “Ce n’est pas un engagement”, a admis le ministre. “Ils veulent pouvoir étudier le dossier et c’est normal”.

Les entrepreneurs émiratis veulent notamment, selon M. Devedjian, s’assurer du “maintien du savoir-faire technologique au sein de l’usine”. “Les dirigeants de MAG m’ont dit qu’ils les considéraient des ouvriers de très bonne qualité, avec un savoir-faire qui les intéressait”.

Le groupe a pour président Fawaz Sabri, d’origine libanaise et parfait francophone, selon M. Devedjian, qui avait rencontré les dirigeants de MAG lors d’un voyage à Abou Dhabi il y a trois semaines.

“Je dis simplement à la direction de Continental: plutôt que fermer le site en licenciant tout le monde à des coûts non négligeables pour elle, je demande qu’elle se prête à l’analyse”, a-t-il dit.

“Je trouve singulier d’avoir fait le déplacement à Dubaï pour expliquer que l’affaire était mauvaise. Cela a laissé pantois les dirigeants de MAG qui n’avaient jamais vu quelqu’un dénigrer ainsi son produit”, a insisté M. Devedjian.

Selon lui, Continental cherche d’abord à réduire la production et ne serait guère désireux de se créer un concurrent.