General Motors : 13 usines bientôt au chômage technique pour réduire les stocks

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éhicules de General Motos devant une usine, le 23 avril 2009 à Lake Orion, dans le Michigan (Photo : Bill Pugliano)

[23/04/2009 20:39:18] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile General Motors, qui lutte pour sa survie en plein effondrement de son marché intérieur, va mettre au chômage technique 13 usines nord-américaines pendant une durée prolongée pour réduire des stocks d’invendus devenus pléthoriques.

Le groupe de Détroit (Michigan, nord des Etats-Unis) va suspendre la production sur ces sites de montage “pendant plusieurs semaines”, entre mai et juillet, selon un communiqué diffusé jeudi.

L’objectif est de réduire la production du groupe de 190.000 unités pour réduire les invendus chez ses concessionnaires. GM espère les ramener à 525.000 unités d’ici la fin juillet, contre 767.000 fin mars.

La direction a indiqué en conférence téléphonique “ne pas se souvenir d’une plus ample mesure de chômage technique” dans l’histoire récente du groupe.

Elle n’a pas chiffré le nombre de salariés concernés par cette décision.

Les 13 sites seront fermés pour des durées variables “en fonction des niveaux de stocks et des prévisions de la demande pour les modèles produits”.

“C’est une décision difficile, mais nous sommes en train d’aller plus vite et plus loin pour réinventer GM”, a déclaré Troy Clarke, en charge des activités automobiles de GM en Amérique du nord.

Ses propos font écho à l’ultimatum du 1er juin fixé fin mars par les autorités de Washington pour que le numéro un américain de l’automobile présente une version remaniée de son plan de redressement, afin de continuer de bénéficier d’aides publiques et d’éviter la faillite.

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L’usine General Motors de Pontiac, dans le Michigan, le 23 avril 2009 (Photo : Bill Pugliano)

Depuis la fin mars, la direction de GM n’a de cesse de répéter qu’elle veut aller plus loin dans ses mesures pour éviter un dépôt de bilan, tout en se préparant par précaution à une telle éventualité.

M. Clarke a refusé de dire si le scénario d’une faillite était devenu plus probable ces derniers jours. Il a rappelé que GM s’était engagé à faire des points presse consacrés spécifiquement aux avancées de sa restructuration.

La direction expliqué sa décision par “les hauts niveaux de stocks chez les concessionnaires au vu d’un marché déprimé” et par la nécessité “d’aligner la production de GM aux niveaux actuels du marché”.

“Si les ventes (du groupe) se sont maintenues à un niveau proche de nos estimations, et si les stocks chez les concessionnaires ont été réduits comme prévu”, le groupe souhaite s’adapter “à des prévisions de marché encore plus prudentes”, a expliqué M. Clarke.

Les ventes automobiles chutent chutent de plus de 30% par mois depuis le début de l’année aux Etats-Unis, GM faisant à chaque mois pire que la moyenne.

Face à une récession qui dure, les analystes les plus pessimistes tablent sur un marché autour des 9 millions d’unités cette année, en déclin d’un tiers sur les 13,2 millions de ventes en 2008, et bien loin des 16-17 millions d’unités par an d’avant la crise.

Ces mesures industrielles sont annoncées alors que GM doit se battre sur un autre front: la restructuration de sa dette de 28 milliards de dollars.

Complètement exsangue financièrement malgré une injection de 13,4 milliards de dollars de fonds fédéraux depuis la fin décembre, GM a, cette semaine, obtenu une rallonge de 5 milliards de dollars.

Le groupe a aussi averti qu’il ne paierait pas une traite d’un milliard de dollars due au 1er juin, tablant sur un accord avec ses créanciers d’ici là… ou un dépôt de bilan.