«Un cadre à la ”Mille et une nuits” pour abriter le salon des
énergies du futur ? Voilà qui ne manque pas de piquant et qui permet la
découverte des dernières innovations en la matière. Un grand nombre
d’entrepreneurs tant tunisiens qu’étrangers se sont donné rendez-vous à cette
première édition d’ECOMED, avec pour seul mot d’ordre: “montrons de quel bois
nous nous chauffons”…Des énergies propres, vertes qui ne nuisent pas à
l’environnement et ne menacent pas l’avenir des nouvelles générations».
Des
stands bien aménagés sans fausse note, du moins à première vue, les
visiteurs sont pour la plupart des professionnels. «Il y en a qui sont venus
d’Europe juste pour avoir une idée sur le Salon, ils n’y participent même
pas en tant qu’entreprises», précise Tahar Achour, président de la Chambre
nationale des énergies renouvelables à l’Utica. Nul doute que l’énergie
devient un enjeu économique majeur, tant pour ce qui est de sa production
que de l’usage qu’on en fait. Dans cette logique des choses, les énergies
renouvelables offrent l’avantage de ne pas dépendre des réserves fossiles
limitées dans la plupart des pays émergents, telle la Tunisie, et de ne pas
porter atteinte à l’environnement.
«Nous attendons beaucoup de la journée du vendredi consacrée aux rendez-vous
B to B», indique M. Achour, non mécontent du baptême du Salon consacré à la
maîtrise de l’énergie et aux énergies renouvelables. «Pour une première
édition, j’ai bien le sentiment que c’est réussi, maintenant, c’est aux
exposants, aux professionnels et aux visiteurs d’en juger», ajoute t-il,
modeste.
M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, n’a pas
manqué de manifester sa satisfaction de présider à l’ouverture de la
première édition d’ECOMED, précisant, en passant, que la politique
rationnelle et pragmatique de l’Etat tunisien en matière d’économie de
l’énergie et particulièrement le programme triennal (2005-2007) a permis
d’économiser 8% de la consommation de l’énergie en 2007, soit 700.000
tonnes. L’objectif, a-t-il annoncé, est que nous arrivions à baisser la
consommation de l’énergie à 20% d’ici 2011, ce qui sera égal à 2 millions de
tonnes.
Ces objectifs entrent dans le cadre du programme quadriennal 2008-2011 qui
comprend 7 axes dont les plus importants sont :
– l’efficacité énergétique au niveau des entreprises à forte consommation
d’énergie. 206 contrats programmes ont été conclus avec des entreprises
parmi les 283 concernées par le programme à fin 2009. Ces entreprises
consomment 80% de l’énergie utilisée le secteur industriel en Tunisie ;
– le programme de jonction au réseau gazier. 70.000 usagers ont pu en
profiter en 2008, ils étaient 28.000 uniquement en 2005. 460.000 abonnés
bénéficient aujourd’hui de l’usage du gaz naturel ;
– le programme des chauffages solaires dont l’usage s’est multiplié par 10
par rapport à 2004 (8.000 m2) soit 80.000 m2 en 2008.
Et suite à la réussite du programme de prosol thermique, on démarre cette
année, ajoute M. Chelbi, le programme de prosol électrique pour encourager
la production de l’électricité par les usagers, par le biais des énergies
renouvelables. Aujourd’hui, grâce à la loi du 9 février 2009, ces derniers
peuvent vendre le surplus d’électricité qu’ils produisent à la STEG.
Contrairement aux énergies fossiles, dont les réserves peuvent être épuisées
au bout d’un certain temps, les énergies renouvelables sont produites par le
soleil, l’eau, le vent, la biomasse et la géothermie. Ce sont des énergies
inépuisables, et même si investir dans ces énergies à court terme apparaît
coûteux, tous les experts s’accordent à dire qu’à long terme, elles peuvent
être plus économique et surtout plus sécurisantes. Elles ne dépendent pas de
la hausse ou de la baisse des cours du pétrole. Ce sont des énergies sûres
et saines à court, moyen et long termes. C’est ce qui fait que la Tunisie
accorde un intérêt particulier au développement des filières des énergies
renouvelables afin, entre autres, de stimuler la création d’emplois,
d’accroître la valeur ajoutée industrielle et de diminuer le recours aux
sources énergétiques classiques. D’où également l’importance de
l’organisation de manifestations telles ECOMED qui présentent l’avantage de
développer le tissus industriel autour de cette nouvelle activité
économique, de sensibiliser les professionnels et les particuliers à
l’importance de ces nouvelles formes d’énergies et de renforcer les échanges
avec les pays du Nord de la Méditerranée, dont la plus grande partie exprime
un intérêt profond à l’usage des énergies dites vertes.