étails d’un bracelet et d’un sac à main (Photo : Frazer Harrison) |
[24/04/2009 10:18:57] PARIS (AFP) Louer plutôt qu’acheter sa voiture, sa perceuse, son sac à main, et pourquoi pas dans le futur son ordinateur ou sa machine à laver: la location, pertinente à l’heure de la baisse du pouvoir d’achat et de la raréfaction des matières premières, est promise à un bel avenir.
Deux sites internet lancés début 2008, zilok.com et consoloc.com, en font le pari, et proposent aux particuliers de louer leurs objets, de la console wii à la voiture de luxe en passant par la décolleuse à papier.
“La location répartit l’utilisation d’un bien sur plusieurs personnes, ce qui permet de lutter contre le gaspillage, la surproduction, le manque de place dans les appartements”, explique Marion Carette, cofondatrice de Zilok.com.
“En outre, les utilisateurs peuvent gagner de l’argent en louant des choses dont ils ne se servent pas”, ajoute-t-elle.
D’autres sites se spécialisent sur des niches: sacdeluxe.fr, lancé il y a deux ans à l’image de son modèle américain bagborroworsteal.com, propose des sacs à main de marque; lebagage.com offre depuis un an et demi de louer des valises. Rent-a-toy.com, un site de location de jouets basé à Singapour, n’a semble-t-il pas encore d’équivalent en France.
élibs sont photographiés le 27 juillet 2008 devant l’Hôtel de Ville à Paris (Photo : Thomas Coex) |
Avec le succès incontestable du Vélib, le concept de location courte durée fait tâche d’huile dans le secteur automobile, et “l’autopartage” se répand. A Paris, le maire Bertrand Delanoë souhaite mettre en service 2.000 “autolib” en 2010, qui viendraient s’ajouter aux voitures déjà mises à disposition par Caisse Commune, Mobizen et Okigo.
A l’inverse de ce mode de location de très courte durée, des opérateurs proposent de louer à l’année des véhicules à un tarif très attractif: ainsi du distributeur System U qui propose depuis septembre une voiture à 5 euros par jour sous réserve d’un engagement de deux ans. Quelque 2.000 abonnés ont souscrit à l’offre.
Opel, en association avec Ucar, propose depuis peu l’achat d’une citadine couplée à la possibilité de louer, vingt jours par an, un autre véhicule, pour emmener toute la famille en vacances ou faire des achats.
“L’idée de ne pas posséder, de partager quelque chose dont on n’a pas besoin tout le temps commence à faire son chemin”, estime Alain Boursy, directeur commerce et marketing du numéro un de la location pour les particuliers, Kiloutou.
à l’intérieur d’un appartement parisien en cours de rénovation. (Photo : Boyan Topaloff) |
La tendance, perceptible dans les questionnaires adressés aux clients du loueur, reste pourtant indiscernable dans les chiffres, tempère-t-il.
La fréquentation des sites de location reste effectivement modeste: vingt à trente transactions effectuées chaque jour sur Zilok, 150 à 160 chez son concurrent Consoloc, une trentaine de locations hebdomadaires sur sacdeluxe.fr.
La location, pourtant, devrait s’imposer à terme, selon Alan Fustec, directeur d’un cabinet de conseil en développement durable et enseignant à HEC.
“L’économie de la fonctionnalité”, où le produit est remplacé par la fonction, l’achat par la location, “va s’imposer d’ici dix à vingt ans, parce qu’on ne peut pas continuer d’épuiser des ressources non renouvelables”, assène-t-il.
“Aujourd’hui, plus le produit a une durée de vie courte, plus les industriels gagnent d’argent. Cela pose d’énormes problèmes de pollution, de déchets, d’épuissement des ressources. Dans l’économie de la location, plus le produit dure longtemps, plus les fabricants sont gagnants”, explique-t-il.
Le basculement, d’ores et déjà visible dans le “B to B”, avec des entreprises qui louent massivement leur parc automobile, leurs photocopieurs ou leurs machines, devrait selon lui s’accentuer et atteindre progressivement le “B to C” (particuliers), avec un puissant moteur: la hausse inéluctable du prix des matières premières.
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