France et BCE relativisent les évaluations du FMI sur la situation des banques

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çaise de l’Economie Christine Lagarde à Washington le 24 avril 2009 (Photo : Nicholas Kamm)

[25/04/2009 06:36:20] WASHINGTON (AFP) Les évaluations du FMI sur la situation des banques, notamment en matière d’actifs toxiques, doivent être relativisées, ont estimé jeudi à Washington la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, et le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.

Plusieurs pays du G7, dont les ministres des Finances étaient réunis vendredi, ont exprimé de “grandes réserves sur la méthodologie” du Fonds monétaire international, a indiqué la ministre.

Le FMI a évalué à 4.054 milliards de dollars le coût de la crise et estimé que les banques en supporteraient 61% au final (2.470 milliards). Sur la part qui leur reviendra, les deux-tiers doivent encore être passés dans leurs comptes.

D’après le Fonds, pour supporter ce choc, les banques européennes vont devoir encore rassembler 600 milliards de dollars de capitaux nouveaux d’ici à fin 2010.

“On relativise de manière significative” ces chiffres, a déclaré Mme Lagarde à l’issue d’une réunion du G7. “En ce qui concerne les banques françaises, je ne suis pas alarmée, parce que je ne pense pas que la méthodologie utilisée par le FMI corresponde aux éléments d’actifs allégués”, a-t-elle expliqué.

Le ministre française a souligné qu’il existait également entre les Etats-Unis et l’Europe des “problèmes de coordination au niveau comptable qui n’étaient pas résolus” et a souligné que le G7 avait “réitéré l’importance de la coopération et de la cohérence entre tous”.

Les règles de présentation comptable entre les banques américaines et celles d’Europe continentale diffèrent fortement, notamment en terme d’évaluation d’actifs et d’éléments hors bilan.

“Il faut parvenir à une concurrence à égalité de chances entre tous les joueurs”, a dit Mme Lagarde.

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ésident de la BCE Jean-Claude Trichet le 24 avril 2009 à Washington (Photo : Paul J. Richards)

Le président de la BCE a également indiqué être “très prudent” vis-à-vis des chiffres du FMI.

“Il y a des problèmes de méthodologie dont nous devons discuter avec le FMI (…) Je ne suis pas en train de les critiquer, je dis seulement que nous devons évoquer certains points avec eux”, a expliqué Jean-Claude Trichet.

Il a estimé que “le calcul des ratios d’effet de levier a été basé sur les normes en vigueur aux Etats-Unis”, que le poids des contrats d’assurance sur le crédit (CDS) en Europe avait été surestimé, et que les bénéfices potentiels des banques européennes avaient été sous-estimés.

Les pays du G7 ont redit vendredi leur engagement à coopérer en matière de réforme de la régulation financière tout en insistant sur les efforts “nationaux” devant être fait en la matière.

Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a pour sa part affirmé que le FMI avait “raison de souligner l’urgence” d’une intervention des pouvoirs publics pour rétablir la santé du secteur financier.

La réunion des ministres de l’Economie et des Finances du G7 a été suivie vendredi d’une réunion du G20 qui n’a pas abordé le sujet. Samedi s’ouvrent dans la capitale américaine les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.