La Bourse de Paris résiste à la saison des résultats américains

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[26/04/2009 08:53:01] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui vient de s’accorder une pause après un mois et demi de hausse, devrait continuer à scruter la semaine prochaine résultats d’entreprises et indicateurs économiques, en quête d’éléments rassurants.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 n’a grignoté que 0,36%, mais a terminé à 3.102,85 points. Entre le 6 mars et le 17 avril, il avait gagné 22%.

Au total, il ramène ses pertes depuis le début de l’année à 3,58%.

Le marché parisien a connu un début de semaine difficile, subissant des prises de bénéfices lundi (-3,96%), avant de poursuivre la semaine sur un rythme saccadé, avec des volumes d’échanges limités, en raison des vacances de Pâques, pour finir sur un bond vendredi (+3,13%).

La semaine a été marquée par une avalanche de publications d’entreprises américaines, dont Apple, Microsoft et Yahoo!, la plupart meilleurs que prévu malgré une chute de l’activité.

“Le discours tenu est que le premier trimestre n’a pas été bon mais que l’on a peut-être touché le fond”, relève Vincent Parisot, responsable des études économiques chez Aurel BGC.

La mauvaise nouvelle est venue de Morgan Stanley. La banque est le premier établissement américain a avoir annoncé des pertes pour le premier trimestre, tranchant avec les résultats plus positifs de ses concurrentes américaines.

“Les chiffres sont un peu trompeurs. Les banques ont utilisé à fond tous les leviers comptables possibles et imaginables pour améliorer leurs résultats”, avertit M. Parisot.

Les investisseurs attendent par ailleurs les résultats des tests de résistance mis en place par le Trésor, destinés à évaluer si les banques américaines possèdent le niveau de capital suffisant pour faire face à de nouvelles dépréciations d’actifs.

Mais, “cela ne dira pas si elles ont une activité d’exploitation qui peut être rentable cette année”, prévient l’économiste.

La semaine prochaine sera écourtée en raison du 1er mai, vendredi, mais les investisseurs suivront attentivement les publications de General Motors ou Exxon Mobil.

Côté indicateurs, plusieurs signes avant-coureurs d’amélioration de l’activité ont été perçus par le marché.

En zone euro en avril, l’indice composite des directeurs d’achat (PMI) est remonté à son plus haut niveau depuis octobre tandis que le baromètre de confiance Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, s’est redressé. “Cela dit, les indicateurs avancés sont uniquement le signe d’une modération du rythme de contraction de l’activité, tandis que les chiffres de l’emploi, indicateur clé pour la demande, continuent de s’aggraver”, tempèrent les analystes de BNP Paribas.

De son côté, l’immobilier américain a révélé tour à tour une surprenante hausse d’un indice de prix et une baisse décevante des reventes de logements.

“Comme toujours en phase de retournement, on n’a jamais tous les indicateurs qui vont dans le même sens”, souligne M. Parisot, pour qui “on a peut être atteint le point bas sur l’immobilier au premier trimestre”.

La semaine prochaine, le marché attendra notamment la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain pour le premier trimestre mercredi et l’indice ISM d’activité dans l’industrie pour avril vendredi.

“On verra si l’ISM confirme les signes plutôt positifs au niveau microéconomique”, juge M. Parisot.

Concernant le PIB, la consommation des ménages, “pourrait être positive après une baisse de 4% au quatrième trimestre”, relève-t-il, tout en prévoyant “une chute violente de l’investissement des entreprises et un effet déstockage”.

Plus généralement, selon lui, il se pourrait que le scénario le plus noir ait été écarté au profit d’une stabilisation au premier semestre, un début de reprise au second et un redressement en 2010.

Euronext (CAC 40)