Elections européennes : les candidats tentent de se mettre à la mode Twitter

[24/04/2009 14:40:41] BRUXELLES (AFP)

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écran du service de messagerie instantanée Twitter à San-Francisco, le 10 mars 2009 (Photo : David Paul Morris)

Dialoguer avec ses électeurs, raconter sa campagne en direct, faire un commentaire personnel: ce type d’échanges entre élus et citoyens est encouragé sur le réseau Twitter par un site internet, afin de réduire “le déficit démocratique” du Parlement européen.

Depuis deux semaines, Europatweets.eu regroupe l’activité, balbutiante, des candidats aux élections européennes de juin, et des parlementaires sortants, sur le site de micro-blog Twitter, nouveau mode de communication à la mode.

L’outil, dont le succès fait déjà rage dans la classe politique américaine, permet d’envoyer gratuitement, via internet ou son téléphone portable, de courts messages à un nombre quasi illimité de contacts.

“Nous nous sommes basés sur ce qui se fait aux Etats-Unis avec le site Tweetcongress.org qui rassemble les messages des élus américains”, a déclaré à l’AFP Xavier Damman, initiateur du projet avec deux autres ingénieurs en informatique. Ils souhaitent qu’un tel réseau social rapproche les citoyens d’une “élection obscure et incomprise”.

“Contrairement à l’Union européenne qui drague les citoyens à grand renfort de publicité, là c’est quelque chose qui vient du terrain et a plus de chance d’être adopté”, a défendu cet entrepreneur belge de 25 ans, convaincu par l’expérience de la campagne présidentielle américaine et le succès de la mobilisation via les réseaux sociaux du web.

D’un coup d’oeil, Europatweet.eu permet de lire les plus récents messages des parlementaires et de les filtrer par pays ou par groupe politique, mais avec une soixantaine de candidats inscrits la pratique reste encore minoritaire.

Parmi les plus assidus, la députée néerlandaise libérale Sophie in’t Veld ou le Vert allemand Reinhard Bütikofer sont suivis par environ 900 lecteurs et publient plusieurs messages par jour.

Mais pour la plupart des candidats, comme le socialiste Vincent Peillon ou le ministre français Michel Barnier, l’usage de Twitter reste cantonné à une communication classique et impersonnelle: annonces d’agenda, liens vers des articles ou leur site de campagne.

“Quand ils se rendront compte de l’interactivité possible et de la demande des électeurs, ils vont finir par s’y mettre”, a pronostiqué M. Damman.