L’état-major de l’UIMM devant le juge dans l’enquête pour subornation

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ésident du directoire du constructeur automobile PSA, le 11 février 2009 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[27/04/2009 05:53:02] PARIS (AFP) Cinq membres de l’état-major de l’UIMM sont convoqués à partir de lundi par le juge chargé de l’enquête sur une éventuelle subornation de Denis Gautier-Sauvagnac visant à acheter son silence dans l’affaire des retraits suspects de l’organisation patronale.

Parmi eux se trouvent des figures du CAC40 comme Christian Streiff, l’ancien président du directoire du constructeur automobile PSA, convoqué lundi, ou Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, convoquée mercredi, selon des sources proches du dossier.

Le juge financier Roger Le Loire va également entendre mardi Etienne Bernard, président du groupe des industries métallurgiques (GIM), et vendredi, Joël Karecki, président de Philips France, ainsi que Jean-Marie Poimboeuf, ancien PDG du groupe naval militaire DCNS.

Membres actifs ou, pour l’un d’entre eux, ancien membre du bureau de l’Union des métiers et industries et métiers de la métallurgie (UIMM), ils seront interrogés en tant que témoins par le magistrat sur leur connaissance du contrat qui avait fixé les conditions de départ de M. Gautier-Sauvagnac, dit DGS, en décembre 2007, deux mois après la révélation de l’affaire de la “caisse noire” de l’UIMM.

L’accord prévoyait le versement d’une indemnité de 1,5 million d’euros. Il a finalement été divisé par deux en juin par l’organisation patronale qui a également supprimé la clause de confidentialité pouvant être interprétée comme une clause de silence.

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à Paris de l’ancien président de l’Union patronale de la métallurgie (UIMM) Denis Gautier-Sauvagnac (Photo : Mehdi Fedouach)

Le juge cherche à déterminer si les avantages consentis par l’UIMM et avalisés par son bureau à son ancien président aurait pu avoir pour contrepartie son silence sur les bénéficiaires de quelque 16,5 millions d’euros retirés en espèces entre 2000 et 2007 d’une caisse de secours mutuelle de l’UIMM, l’Epim.

Dans le cadre de cette enquête, deux membres du bureau qui avaient négocié l’accord, Michel de Virville et Philippe Darmayan, ont été mis en examen pour subornation en octobre, de même que l’UIMM comme personne morale.

Ce délit est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.

Le magistrat devrait également questionner les membres du bureau sur leur éventuelle connaissance des bénéficiaires des retraits en liquide de la caisse Epim dont DGS a toujours refusé de livrer les noms.

Planifiée de longue date, cette vague d’auditions a débuté le 16 avril avec celle de l’ancien PDG de Safran et membre du bureau de l’UIMM, Jean-Paul Béchat.

Ce dernier a expliqué au juge avoir découvert l’affaire de la caisse noire de l’UIMM dans la presse. Il s’était également étonné de la légèreté avec laquelle avait été rédigé le contrat de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, selon des sources proches du dossier.

L’avenant controversé du contrat de DGS stipulait que ce dernier “a précisé que, s’il était resté silencieux dans le cadre des investigations judiciaires à raison de ce souci de discrétion, il n’avait pas toutefois, en sa qualité de préposé, à supporter les risques financiers d’une règle de confidentialité initiée et voulue par l’Union”.

L’avenant avait été adopté, selon l’UIMM, “dans la logique” d’un accord “décidé à l’unanimité” du bureau.

La question est donc de savoir si le bureau a été tenu informé de la conclusion de cet avenant et si les personnes mandatées par le bureau pour négocier avec DGS ont respecté ou outrepassé le mandat qui leur avait été confié, selon une source judiciaire.