à Paris (Photo : Francois Guillot) |
[27/04/2009 13:29:24] PANTIN (AFP) François Davy, Pdg d’Adecco France, le numéro un du travail temporaire en France, a affirmé lundi ne pas s’attendre à un redémarrage de l’économie en 2010, et a estimé pour l’intérim, que le deuxième trimestre 2009 serait encore plus mauvais que le début d’année.
“Il n’y aura pas de redémarrage massif à la rentrée comme certains le disent, nous sommes sur une crise longue (…), il faut s’attendre à ce que 2010 ne soit pas une année de redémarrage, nous nous préparons à deux années dures”, a déclaré François Davy, lors d’une visite ouverte à la presse d’une agence Adecco à Pantin (Seine-Saint-Denis).
L’intérim est considéré comme un solide indicateur de l’évolution du marché de l’emploi.
Alors que l’emploi intérimaire a commencé à s’essouffler dès mars 2008, avant de plonger à l’automne dernier (-14% en octobre sur un an, -22% en novembre, -23% en décembre), il a enregistré encore de plus mauvais chiffres depuis le début de l’année: -32,2% en janvier, -35% en février, – 38% en mars, selon l’organisme patronal Prisme.
En avril, “cela va être de l’ordre de – 38 à – 39%”, a pronostiqué le Pdg d’Adecco France. “Le taux de baisse du 2e trimestre 2009 sera pire que le premier”, a-t-il ajouté.
Selon la CGT et la CFE-CGC, le nombre moyen d’intérimaires employés chaque jour par Adecco est tombé de 130.000 il y a un an à environ 86.000 aujourd’hui. “Les intérimaires sont les victimes en première ligne de la crise”, a souligné Michel Bulawa, délégué CGT.
“Lors de crises précédentes, Adecco a toujours rebondi encore plus fort mais là ce ne sera pas forcément le cas, il y a un phénomène de désindustrialisation certain”, a déploré M. Bulawa.
Pour traverser la crise, Adecco France a annoncé en octobre la suppression de 600 postes, en privilégiant les départs volontaires. “L’objectif est qu’il n’y en ait pas plus de 100” a indiqué M. Davy lundi.
“On est au dessus des 100 en ce moment, mais on a espoir de tomber en dessous de ce nombre”, a déclaré Arnaud de Brienne, délégué CFE-CGC.
“Dans un marché qui s’effondre et alors qu’une part de la rémunération est variable, le volontariat marche bien”, a ajouté le syndicaliste.