ésident du directoire du constructeur automobile PSA, le 11 février 2009 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[27/04/2009 17:10:28] PARIS (AFP) L’ex-président de PSA, Christian Streiff, a assuré lundi au juge chargé d’enquêter sur l’UIMM que le bureau de l’organisation patronale n’avait jamais cherché à acheter le silence de Denis Gautier-Sauvagnac sur les bénéficiaires des retraits suspects, a indiqué une source proche du dossier.
L’ancien président du directoire du constructeur automobile a été entendu lundi en tant que témoin durant plus d’une heure par le juge Roger Le Loire sur sa connaissance du contrat qui avait fixé les conditions de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, dit DGS, en décembre 2007, deux mois après la révélation de l’affaire de la “caisse noire” de l’UIMM.
Sollicité à sa sortie du pôle financier par l’AFP, M. Streiff n’a pas souhaité faire de déclaration.
Le contrat de départ de DGS prévoyait le versement d’une indemnité de 1,5 million d’euros. Il a finalement été divisé par deux en juin par l’organisation patronale qui a également supprimé une clause de confidentialité pouvant être interprétée comme une clause de silence.
Le juge cherche à déterminer si les avantages consentis à son ancien président par l’UIMM et avalisés par son bureau auraient pu avoir pour contrepartie son silence sur les bénéficiaires de quelque 16,5 millions d’euros en espèces retirés entre 2000 et 2007 d’une caisse de secours de l’UIMM, l’Epim.
à Paris de l’ancien président de l’Union patronale de la métallurgie (UIMM) Denis Gautier-Sauvagnac (Photo : Mehdi Fedouach) |
Christian Streiff a expliqué au juge que le bureau avait eu pour unique volonté que DGS puisse quitter l’UIMM dans des conditions honorables, selon une source proche du dossier.
Les deux membres du bureau, Michel de Virville et Philippe d’Armayan, qui avaient négocié l’accord avec DGS, ont été mis en examen pour subornation en octobre 2008, de même que l’UIMM comme personne morale.
Le contrat controversé de DGS a été évoqué lors de trois réunions du bureau, le 22 octobre 2007, puis les 6 et 21 décembre 2007.
Ce document avait été rédigé par un avocat spécialisé dans le droit du travail, Jean Neret, à la demande de M. de Virville. Interrogé par le juge le 5 février, Me Neret a refusé de s’exprimer en invoquant le secret professionnel, selon une source proche du dossier.
M. Streiff a expliqué lundi au juge n’avoir jamais eu en main le contrat controversé, dont M. de Virville aurait rendu compte oralement au bureau de l’UIMM, selon cette même source.
Un autre membre du bureau, Jean-Paul Béchat, a donné la même version au juge, lors de son audition du 16 avril, alors que M. de Virville avait affirmé avoir présenté le document au bureau.
Sur le fond du dossier, M. Streiff a affirmé avoir découvert l’affaire des retraits suspects de la caisse Epim dans la presse.
Le juge Le Loire doit poursuivre mardi son audition des membres du bureau de l’UIMM avec Etienne Bernard, président du groupe des industries métallurgiques (GIM).