La Société Générale dément toute forte perte, affirme avoir réduit ses risques

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ège de la Société Générale, le 7 février 2008 à Puteaux (Photo : Joël Saget)

[27/04/2009 18:48:41] PARIS (AFP) La Société Générale, que le journal Libération soupçonne d’avoir masqué environ 5 milliards d’euros de pertes dans la gestion d’actifs, a démenti avoir perdu cette somme et affirmé avoir au contraire réduit son risque en ayant vendu déjà 4,8 milliards d’actifs.

Selon Libération, Société Générale a reconnu avoir perdu 1,2 milliard d’euros sur son portefeuille d’actifs gérés par sa filiale de gestion alternative mais n’explique pas comment la valeur de son portefeuille est passée de 10,4 milliards d’euros à 5,3 milliards en un an.

“On n’est absolument pas elliptique puisque l’ensemble des informations sont disponibles dans les annexes financières (..) qui sont auditées par nos commissaires aux comptes et revues par l’AMF” (Autorité des marchés financiers), a réagi Jean-Pierre Mustier, le patron de SGAM (Société Générale Asset Management) auprès de l’AFP.

Quand la crise financière a éclaté à l’été 2007, certains clients de la Société Générale qui avaient investi dans des fonds (OPCVM) gérés par la banque n’ont pu vendre leurs parts faute d’acheteurs. La banque a donc décidé, afin de “préserver l’intérêt de ses clients”, de les rembourser en rachetant leurs parts.

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été Générale Asset Management), le 18 février 2009 à Nanterre (Photo : Patrick Kovarik)

Début 2008, le groupe Société Générale a ainsi racheté à sa filiale SGAM l’équivalent de 11,2 milliards d’euros d’actifs. Sur ce total, 10,4 milliards ont été transférés à SG CIB (filiale de banque d’investissement) et 800 millions à la “gestion propre”, a précisé M. Mustier.

“A la fin du premier trimestre, sur ces 11,2 milliards, nous avons passé 166 millions de dépréciations”, détaille M. Mustier. Fin juin, le portefeuille avait été réduit à 8,9 milliards d’actifs après 84 millions de dépréciations et 2,2 milliards d’actifs vendus sur le marché. A la fin septembre, il s’élevait à 7,1 milliards d’euros, après 380 millions de dépréciations et 1,4 milliard d’euros de cessions. Et à fin 2008, il affichait un encours de 5,3 milliards, après une nouvelle dépréciation de 580 millions et une cession de 1,2 milliard d’euros.

La somme des ventes se monte donc à 4,8 milliards d’euros, et la somme des dépréciations à 1,2 milliard.

Quant aux actifs restants, environ 5,3 milliards d’euros, la banque “n’a pas de pression particulière pour les vendre” car ils vont arriver à échéance d’ici 3 à 4 ans. En outre, M. Mustier souligne que ce portefeuille n’est composé que d’obligations européennes et qu’il a déjà été déprécié en moyenne de 29%.

Libération soutient, citant un analyste, que ces actifs “ne valent rien”, ce qui pourrait conduire la banque à afficher jusqu’à 10 milliards de pertes.

“Il n’y a aucune raison pour qu’il soit déprécié à 100% comme l’affirme Libération”, a conclu M. Mustier.