[28/04/2009 11:22:59] PARIS (AFP)
é (Photo : Mychèle Daniau) |
Le moral des ménages français a augmenté d’un point en avril mais reste “à un niveau très bas”, en raison notamment de leur inquiétude face à la montée du chômage, a annoncé l’Insee mardi.
Le solde mesurant le moral des ménages s’est établi sur le mois à -41 points en données corrigées des variations saisonnières, après -42 points en mars. Il avait touché en juillet un plancher historique à -47 points.
“Nous sommes plus sur des micromouvements que sur une reprise ample et massive, signe d?un changement radical de la trajectoire”, a réagi Alexandre Mirlicourtois, économiste chez Xerfi.
En avril, l?opinion des ménages sur l?évolution future du niveau de vie en France s?améliore un peu. En revanche, leur opinion concernant son évolution passée se dégrade légèrement.
Les ménages sont un peu plus nombreux à estimer que leur situation financière passée s?est améliorée au cours des douze derniers mois. Ils sont aussi plus optimistes sur leur situation financière future.
En revanche, le solde sur l?opportunité de faire des achats importants se replie deux points en avril.
Une tendance qui s’explique par les craintes du chômage, qui “reste au coeur des préoccupations des Français”, selon Alexandre Mirlicourtois.
Le nombre de Français pointant au chômage a encore fortement progressé en mars (+63.400 en métropole).
“Comme le marché du travail est une variable retardée de l?activité, il ne faut pas s?attendre à une embellie significative de la confiance des ménages avant le début 2010 au plus tôt”, estime Cyril Blesson, économiste chez Seeds Finance.
En avril, l’opinion des ménages sur leur situation financière actuelle s?améliore de nouveau légèrement.
La part des ménages estimant que le moment est opportun pour épargner diminue. Les ménages sont aussi légèrement plus pessimistes sur leur capacité future à épargner.
Enfin, ils ont le sentiment en avril que l?inflation au cours des mois passés a continué de se modérer, et qu?elle devrait de nouveau fléchir dans les mois à venir.
“Bien que les ménages soient légitimement très inquiets sur les perspectives du chômage, ils ont pleinement conscience de la désinflation en cours des prix à la consommation”, juge Cyril Blesson.
Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont ainsi résisté au premier trimestre, augmentant de 0,4% après avoir reculé de 0,6% au quatrième trimestre 2008.
“A entendre les grands spécialistes de l?alimentaire (super et hypermarchés), de la restauration-hôtellerie ou du logement, le son de cloche est totalement différent : les ménages dépensent beaucoup moins”, tempère Alexandre Mirlicourtois.