[28/04/2009 18:33:36] PARIS (AFP)
Addition dans un restaurant parisien, le 10 mars 2009 (Photo : Caroline Ventezou) |
Les restaurateurs, touchés de plein fouet par la chute de la consommation, se sont engagés mardi à baisser certains prix de 11,8% et à créer 40.000 emplois, après avoir obtenu que la soit réduite à 5,5% dès cet été comme ils le réclamaient depuis des années.
Nicolas Sarkozy a répondu aux souhaits des restaurateurs: l’application du taux réduit de TVA à 5,5%, contre 19,6% actuellement, se fera dès le 1er juillet au lieu du 1er janvier 2010 longtemps évoqué.
Cette annonce a été très vivement applaudie par le millier de professionnels qui participaient aux états généraux de la restauration mardi à Bercy.
Le président de la République “a compris qu’il fallait sauver la saison”, a commenté Dany Deleval, vice-présidente de l’Umih, le principal syndicat de restaurateur.
Promesse de Jacques Chirac en 2002, reprise par Nicolas Sarkozy, la baisse de la TVA dans la restauration, avait été autorisée par l’Union européenne le 10 mars.
“Dans la conjoncture actuelle, cela va permettre d’éviter une hécatombe parmi les professionnels”, a assuré Jean-François Girault, président de la CPIH, qui fédère surtout des petits restaurants indépendants.
Huit syndicats de restaurateurs et le gouvernement ont signé un “contrat d’avenir” recensant les engagements en termes de prix, d’emploi et d’investissement.
Sur les prix, les restaurateurs devront choisir sept produits dans une liste de dix (café, eau minérale, plat du jour..) sur lesquels ils répercuteront en totalité la baisse de la TVA, soit une diminution du prix de 11,80%.
à 5,5% le 11 mars 2009 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
Ceux qui joueront le jeu pourront apposer une affichette en devanture: “La TVA baisse, les prix aussi”.
La ministre de l’Economie Christine Lagarde a demandé aux restaurateurs de se montrer “généreux envers les consommateurs”, autant que ces consommateurs, qui sont aussi des contribuables, se sont montrés “généreux” puique la baisse de TVA aura “un coût annuel de 3 milliards d’euros, presque le montant d’un porte-avions de nouvelle génération”.
En tenant compte de la suppression d’allègements consentis au secteur en attendant la baisse de TVA, ce coût sera de 2 milliards d’euros net pour l’Etat, a-t-elle précisé.
Les restaurateurs se sont également engagés à créer 40.000 emplois d’ici 2 ans, dont la moitié pérennes et l’autre en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, et à ouvrir des négociations, qui devront aboutir avant la fin de l’année, pour revaloriser les salaires.
La proposition de baisse de la TVA au 1er juillet sera incluse dans le projet de loi Tourisme en cours d’examen au Parlement.
“Enfin, nous allons renvoyer du pouvoir d’achat aux Français”, a commenté Didier Chenêt, président du Synhorcat, deuxième syndicat de la profession.
çais avant et après la baisse de la TVA |
La baisse de prix est “une véritable opportunité pour les restaurateurs, dont l’activité a baissé de 10 à 20% en province, de redonner aux consommateurs l’envie de retourner au restaurant”, a renchéri Philippe Labbé, président du syndicat de la restauration thématique et des chaînes.
Le secrétaire d’Etat au commerce Hervé Novelli va entamer dès mercredi “un tour de France de la restauration pour expliquer ce contrat d’avenir et engager tous les restaurateurs à le suivre”.
Mais sur le terrain, il risque d’être confronté à des professionnels réticents à s’engager sur les prix.
Un comité de suivi est mis en place, chargé de vérifier la mise en oeuvre des engagements des restaurateurs, et d’en rendre compte tous les 6 mois. Il devra en outre mesurer les retombées fiscales du nouveau dispositif, a expliqué M. Novelli.