[28/04/2009 14:11:53] PARIS (AFP)
Logo de l’OCDE (Photo : Jacques Demarthon) |
Une fois la reprise engagée, il sera urgent pour la France de réduire ses déficits publics en axant l’effort sur une baisse des dépenses et sans procéder à des hausses d’impôts, estime l’OCDE dans un rapport publié mardi.
Selon les dernières prévisions gouvernementales, le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) français devrait grimper cette année à 5,6% du PIB et se maintiendrait à 5,2% du PIB en 2010.
L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) estime quant à elle que le déficit public devrait s’envoler à 6,6% du PIB cette année et atteindre 8,3% en 2010.
Si l’OCDE s’attend à une contraction de l’activité tout au long de 2009, “une fois la reprise bien engagée, la priorité devra être de mettre en application (…) un plan de réduction du déficit des administrations publiques”, indique-t-elle dans une étude économique consacrée à la France.
Etant donné “le niveau déjà très élevé de la pression fiscale en France”, l’effort devra “porter essentiellement sur la diminution des dépenses”, ajoute-t-elle.
“Augmenter les impôts aurait un effet limité à moyen terme (…). Ce n’est pas une solution qui marchera”, a commenté mardi lors d’une rencontre avec la presse Peter Jarrett, chef de division des Etudes nationales à l’OCDE, qui n’exclut toutefois pas que les gouvernements aient recours à cette mesure.
De fait, dans son rapport, l’OCDE estime qu'”une hausse très significative du taux d’emploi” faciliterait davantage les efforts d?assainissement des comptes publics, en allégeant notamment la charge de l’indemnisation du chômage.
“Les plus grand potentiels de réforme se trouve sur le marché du travail”, a confirmé M. Jarrett, évoquant notamment une réduction des charges sociales.
Pour l’OCDE, “des potentiels d?économies considérables” n’ont pas été explorés.
L’Organisation plaide ainsi pour une “révision systématique de toutes les niches fiscales” qui sont “dans la plupart des cas injustifiables” et créent des effets de “distorsion”, selon Alain de Serres, ancien chef du bureau France/Pologne à l’OCDE, ajoutant que seule la réduction de charges sociales sur les bas salaires devait être maintenue.
Les auteurs auraient également souhaité que l’avènement du Revenu de solidarité active (RSA) soit l’occasion d’un “recentrage de la Prime pour l’emploi”, qui bénéficie à “trop de gens” actuellement, selon M. de Serres.
Il faudrait également “peut-être revoir l’universalité de certaines prestations familiales”, a avancé l’expert.
“Est-ce qu’on peut continuer à justifier que des gens qui ont un très haut revenu bénéficient de prestations parce qu’ils ont un nombre x d’enfants?”, s’est-il interrogé.
Le rapport prône également une baisse du coût minimum du travail pour les moins qualifiés, l?assouplissement de la législation sur les licenciements couplée à un système d?assurance-chômage plus efficace, et des incitations à travailler au-delà de 60 ans.