La peur de la grippe porcine, une inquiétude bénéfique à certaines entreprises

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Des masques sanitaires sont en vente dans une pharmacie de Hong Kong, le 28 avril 2009 (Photo : Mike Clarke)

[28/04/2009 10:58:05] HONG KONG (AFP) Le risque de pandémie de grippe porcine attise les inquiétudes dans le monde, mais il fait aussi grimper la cote et le chiffre d’affaires de certaines entreprises, qui fournissent notamment masques et gants stériles.

Mardi, de longues queues se sont formées à Hong Kong devant les pharmacies où les clients, sensibilisés depuis la crise de pneumonie atypique (SRAS) de 2003 et prompts à les porter au moindre rhume, se pressaient pour acheter les derniers masques sanitaires disponibles.

“Nous avons commandé 1.000 masques hier et 1.000 autres aujourd’hui pour satisfaire à la demande, mais les stocks partent en quelques heures”, a témoigné Rene Chow, responsable de l’enseigne FM Dispensary.

Les fournisseurs indiquent de leur côté qu’ils ne pourront pas en livrer d’autres avant la mi-mai.

Comme à Hong Kong, partout en Asie, les conséquences de l’épidémie de grippe porcine peuvent aussi se révéler bénéfiques pour certaines activités.

A la Bourse de Kuala Lumpur, l’action du fabricant de gants en latex Top Glove a gagné près de 12% lundi tandis que le titre de l’autre société Latexx grimpait de 8,8% lundi et d’autant mardi.

“Les investisseurs misent sur ces fabricants de gants car ils sont persuadés qu’elles vont profiter de la possible pandémie comme cela avait été le cas en 2003”, a estimé un courtier à la Bourse de Malaisie.

L’Asie reste traumatisée par la crise de la pneumonie atypique (SRAS) de 2003, apparue dans la province chinoise du Guangdong (sud) en novembre 2002, avant de faire plus de 800 morts dans le monde, dont près de 350 en Chine.

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à une pharmacie de Hong Kong, le 28 avril 2009 (Photo : Mike Clarke)

La même année, le virus hautement pathogène de la grippe aviaire, H5N1, était apparu en Asie, avant de tuer plus de 250 personnes, principalement en Asie du sud-est.

En Australie, le laboratoire Rockeby Biomed, qui a mis au point un “test rapide” de la grippe A (famille à laquelle appartient la grippe porcine), a vu son action prendre 78% sur la seule journée de mardi à la Bourse de Sydney.

Les investisseurs “ont acheté avec conviction”, a indiqué Chris Weston, analyste chez IG Markets.

“Les titres des entreprises qui dépendent de l’évolution de la situation sanitaire ont fortement progressé, a-t-il ajouté.

Ainsi l’action de la compagnie pharmaceutique Biota a peut-être reculé de 3,2% mardi, mais en raison des prises de bénéfices après avoir fait un bond la veille de près de 80%.

En Chine, les investisseurs se sont également tournés vers des entreprises pharmaceutiques ou liées à la santé animale, persuadés qu’elles vont prospérer en période d’épidémie, selon les analystes.

Le titre de China Animal Husbandry Industry, qui fabrique des produits pour la santé animale, a pris plus de 5% mardi, après un précédent gain de 10% la veille.

Inner Mongolia Jinyu Group, une entreprise pharmaceutique, a également connu une progression de 10% lundi, selon la fluctuation maximale autorisée.

En Inde, Cipla, qui produit la version générique de l’antiviral Tamiflu du groupe suisse Roche, s’est dit prêt mardi à fournir 1,5 million de doses. Cipla et l’autre laboratoire indien Ranbaxy avaient déjà fourni l’antiviral à plusieurs pays asiatiques durant l’épidémie de grippe aviaire de 2006.