Continental Clairoix : prochaine rencontre avec des dirigeants allemands

[29/04/2009 21:11:44] PARIS (AFP)

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és de Continental devant le ministère des Finances à Paris le 29 avril 2009 (Photo : Patrick Kovarik)

Représentants du gouvernement, de la direction de Continental et des salariés se sont réunis mercredi à Paris pour renouer un dialogue social très difficile depuis l’annonce de la fermeture de l’usine de Clairoix dans l’Oise (1.120 salariés), que vient de confirmer le Pdg allemand.

A l’issue d’une réunion de edux heures trente, Didier Bernard de la CGT, s’exprimant au nom de l’intersyndicale, a affirmé que le principe d’une “vraie réunion tripartite” avec les dirigeants allemands du groupe, et non pas avec les dirigeants en France comme mercredi, avait été entériné.

“Aujourd’hui, ce n’était pas vraiment une (réunion) tripartite, il n’y a pas eu de négociations mais cela a jeté les fondations d’une vraie réunion tripartite entre Etat, direction allemande et salariés”, a-t-il fait valoir sous les acclamations de plusieurs centaines de salariés.

Pour sa part, Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’industrie, a confirmé à l’AFP le principe d’une réunion avec les dirigeants allemands, mais la direction de Continental France s’est montrée prudente affirmant “avoir pris note” de la demande et “avoir transmis au management allemand”. Il s’est félicité que la réunion “ait permis de renouer les fils du dialogue”.

Il n’y a pas de date avancée pour cette prochaine réunion, mais ce doit être “très rapidement, si possible la semaine prochaine”, a déclaré à l’AFP Didier Bernard ajoutant: “On n’a jamais eu confiance en la direction française”.

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ésident de Continental, le 19 février 2009 à Hanovre (Photo : Nigel Treblin)

Les poursuites engagées contre sept salariés de Clairoix constitue un point majeur de divergence dans les discussions, les syndicats réclamant leur abandon, ce que refuse le gouvernement.

“Nous avons aussi clairement dit que les 1.120 salariés de Clairoix n’accepteraient jamais aucune signature au bas d’un accord si les procédures (pénales) envers sept de nos camarades n’étaient pas retirées, je crois qu’ils ont compris”, a déclaré Xavier Mathieu (CGT).

Sept salariés de Clairoix sont convoqués par la police à la suite des dégradations commises à la sous-préfecture de Compiègne la semaine dernière.

Mais M. Chatel a déclaré à l’AFP que l’abandon des poursuites était “inenvisageable”.

Pendant les discussions, les abords du ministère de l’Economie avaient été bloqués par des barrières métalliques et des forces de l’ordre.

Quelques centaines de salariés étaient arrivés peu avant 16H00 aux abords de Bercy massés derrière une banderole “Continental en lutte” et en chantant “tous ensemble, tous ensemble”.

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és de Continental devant le ministère des Finances à Paris le 29 avril 2009 (Photo : Patrick Kovarik)

Le même jour, le Pdg allemand du groupe Continental n’a laissé aucun espoir aux salariés quant à la fermeture du site de Clairoix, programmée en 2010. “Nous devons le faire”, a déclaré Karl-Thomas Neumann en soulignant des “surcapacités importantes” de production de pneus. Il n’a également pas exclu de fermer d’autres usines en Europe.

L’hypothèse d’une reprise par le groupe Mag basé à Dubaï a été rendue publique par le ministre de la relance, Patrick Devedjian, mais les discussions en sont au stade “préliminaire” et Continental a dit ne pas vouloir céder ses technologies.

Le dialogue social est très difficile à Continental Clairoix, les salariés s’estimant “trahis” par la direction qui leur avait assuré le maintien de l’usine jusqu’en 2012 en échange d’un retour aux 40 heures. Si bien que les CCE sont désormais organisés à Nice.