[29/04/2009 17:42:26] UTRECHT, Pays-Bas (AFP)
ère AG de Fortis à Ghent (Belgique), le 28 avril 2009 (Photo : Eric Vidal) |
Les actionnaires de Fortis Holding réunis aux Pays-Bas ont donné mercredi leur aval définitif au rachat de l’ex-filiale bancaire belge Fortis Banque par le groupe français BNP Paribas en confirmant à 77,65% un premier “oui” voté la veille en Belgique.
Ce feu vert au rachat de 75% de Fortis Banque Belgique, qui inclut 25% des activités d’assurances belges de la holding, conclut sept mois de bras de fer entre la holding et ses actionnaires, qui avaient rejeté en février un accord précédent avec BNP Paribas et multiplié les recours en justice.
“C’est le bon choix”, a estimé peu après le vote le Premier ministre belge Didier Reynders. La Belgique détient les 25% restants de Fortis Banque, nationalisée en octobre 2008.
Certains actionnaires en colère ont néanmoins averti mercredi à Utrecht (centre des Pays-Bas) qu’ils contesteraient la vente devant les tribunaux.
Mardi, les actionnaires réunis à Gand (nord de la Belgique) avaient déjà voté à 73% en faveur du rachat, à l’issue d’une assemblée générale houleuse qui a vu une partie des actionnaires se rebeller avant de claquer la porte.
Le mécontentement était également palpable à Utrecht, même si la grogne n’a pas atteint le désordre de l’assemblée de Gand, où une partie des actionnaires s’était levée pour jeter des documents, et même une chaussure, vers les dirigeants du groupe.
“Je n’ai jamais dit que c’était un deal fantastique”, a reconnu mercredi le président du groupe Jozef de Mey. “Je comprends l’émotion” des actionnaires belges, a-t-il ajouté, après qu’un actionnaire lui eut reproché d’avoir “vendu” le patrimoine bancaire belge à la France.
“Ceci est la meilleure option pour les actionnaires aujourd’hui”, a assuré M. de Mey : “nous avons essayé de tirer le plus possible” des négociations avec BNP. “L’accord que nous avons devant nous est à peu près le maximum que nous pouvons obtenir” en temps de crise, selon lui.
Environ 300 actionnaires étaient physiquement présents à l’assemblée mercredi à Utrecht, mais 26,36% du capital, soit 636 millions d’actions dans la holding, étaient représentés, dont une majorité par procuration. Ils étaient 3.300 à s’être rendus la veille à Gand.
Depuis son annonce en octobre 2008, la vente de Fortis Banque via l’Etat belge à BNP Paribas, qui deviendrait par ce biais la première banque de la zone euro en termes de dépôts totalisant 540 milliards d’euros, est contestée par des actionnaires qui s’estiment floués.
Fortis Holding et Fortis Banque émanent du démantèlement début octobre du bancassureur Fortis, un fleuron de la finance belgo-néerlandaise frappé par la crise et souffrant d’un manque criant de liquidités.
Les actionnaires, dont les titres se sont effondrés en Bourse, avaient, après plusieurs recours en justice, rejeté le 11 février à Bruxelles ce démantèlement, ce qui avait forcé l’Etat belge à renégocier avec BNP.
Un nouvel accord, dont la facture finale devrait s’élever à 10,4 milliards d’euros pour le groupe bancaire français, dont près de 90% de titres, avait été annoncé le 7 mars.
Les activités néerlandaises de Fortis avaient été nationalisées début octobre par l’Etat néerlandais pour 16,8 milliards d’euros.
Après ces cessions, la holding Fortis se réduit à un groupe d’assurances en Belgique, où il est le premier dans ce domaine, et dans 14 autres pays, notamment asiatiques.