Les entreprises françaises déploient les premières mesures d’urgence contre la grippe porcine

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à Tamaulipas dans le nord du Mexico, en 2003 (Photo : Omar Torres)

[30/04/2009 09:17:23] PARIS (AFP) Voyages vers le Mexique annulés, mise en place de cellules de crise, renforcement des consignes d’hygiène: les grandes entreprises françaises, mieux préparées depuis la grippe aviaire, ont déployé des premières mesures d’urgence pour faire face à l’épidémie de grippe porcine.

Prônant une grande “vigilance”, toutes affirment être en contact permanent avec les organismes mondiaux de la santé.

Jusqu’à présent, les mesures prises sont circonscrites au Mexique, d’où est partie l’épidémie.

De nombreuses entreprises, telles Renault, Areva, Alcatel-Lucent, Sanofi-Aventis, Saint-Gobain, Lafarge, Société Générale ou L’Oréal ont ainsi décidé d’annuler ou de limiter strictement tous les déplacements professionnels vers et en provenance de ce pays.

Areva a de son côté suspendu tous les voyages professionnels sur le district de Mexico. “Pour les voyages dans le reste du pays, seules les missions essentielles sont permises, mais les employés doivent remplir une demande qui doit être approuvée par la direction”, indique une porte-parole du groupe.

Dans de nombreux cas, une cellule de crise ou de “veille sanitaire” a été mise en place. Chez PSA Peugeot Citroën, son rôle est par exemple d'”établir un contact avec les responsables locaux, de rappeler les procédures de protection et de prévention et de s’assurer de leur bonne application”.

Renforcement des mesures d’hygiène ou port du masque sont les consignes les plus fréquemment diffusées aux employés.

Certaines entreprises, comme Axa ou EADS, ont aussi fourni des médicaments anti-grippe au personnel local. “Un stock de masques a été constitué au Mexique et pourra être réparti dans différents lieux en cas d’aggravation de la crise”, confie-t-on chez Saint-Gobain.

Sanofi-Aventis, qui emploie 3.000 salariés au Mexique, a aussi coupé la climatisation, “vecteur de propagation des virus”, a indiqué son directeur général, Chris Viehbacher.

Le groupe a mis à disposition des salariés locaux un service de transport “afin qu’ils n’aient pas à prendre les transports publics”, et demandé aux employés “+non essentiels+ de rester chez eux”.

Renault et Alcatel-Lucent ont, de leur côté, mis en place le télétravail.

Plusieurs entreprises se disent préparées aux risques d’une pandémie grippale depuis la propagation du virus de la grippe aviaire début 2006.

“La grippe aviaire a clairement sensibilisé au fait qu’il faut se tenir prêt en cas d’alerte grippale”, souligne Laurent Cousin, directeur recherche et développement chez Sodexo. “Aujourd’hui notre réseau d’alerte est sur pied”, ajoute-t-il

Dans les 80 pays où le groupe est présent, “différents scénarios ont été envisagés” et “des contacts avec les autorités locales ont été pris”, dit-il.

Depuis l’apparition de la grippe aviaire, Suez Environnement a “préparé des plans pour assurer la continuité des services publics d?eau, d?assainissement et de traitement des déchets”, souligne le groupe, des plans qui restent aujourd’hui “applicables”.

EDF a de son côté élaboré en 2006 un “plan pandémie”, qui prévoit plusieurs modes d’organisation du travail et des “stocks importants d’équipements de protection” pour ses salariés.

“Depuis deux jours, beaucoup d’entreprises nous appellent pour savoir si leurs plans sont adaptés à la situation”, témoigne Fabien Javelot, directeur associé au pôle conseil du courtier d’assurance et réassurance Aon, spécialisé dans la gestion de crise. “Elles veulent être certaines qu’elles seront prêtes en cas de pandémie grippale”.