Natixis : après un début d’assemblée générale houleuse, Pérol ramène le calme

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ée de l’assemblée générale des actionnaires de Natixis le 30 avril 2009 à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[30/04/2009 18:32:40] PARIS (AFP) L’assemblée générale des actionnaires de Natixis, jeudi à La Défense, près de Paris, s’est achevée dans le calme après avoir connu un début mouvementé avec l’intervention bruyante de membres du collectif “Sauvons les riches”, a constaté une journaliste de l’AFP.

Environ une demi-heure après l’ouverture de l’assemblée, des membres du collectif, qui dit vouloir lutter contre “le gain facile”, sont brièvement montés sur la tribune où se tenaient cinq dirigeants de la banque. Parmi eux, François Pérol, président du futur groupe Banque Populaire/Caisse d’Epargne, dont Natixis est une filiale.

Alors qu’ils étaient écartés par des vigiles, les militants ont tenté de lancer des pantoufles en direction de l’encadrement de Natixis.

Dans la salle, certains actionnaires s’en sont pris aux dirigeants de la banque aux cris de “voyous”, “démission” ou encore “vous êtes irresponsables”.

Lorsque Jean-Marc Moriani, membre du directoire, a affirmé depuis la tribune qu'”aucun membre du directoire n’avait touché de rémunération variable”, un des participants à l’AG a lancé: “sortez vos mouchoirs”.

L’assemblée s’est poursuivie ensuite dans une ambiance tendue, jusqu’à ce que François Pérol prononce un discours énergique qui a eu pour effet de ramener le calme.

L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, dont la nomination a été contestée, a défendu le choix de Laurent Mignon pour remplacer Dominique Ferrero à la direction générale. M. Mignon “a une expérience complète en matière financière et a pratiqué tous les métiers qui sont ceux de Natixis”, a-t-il dit.

En réponse à deux actionnaires qui réclamaient un retrait de la cote, M. Pérol a affirmé que ce n’était “pas à l’ordre du jour”.

Et tentant d’apaiser la colère palpable des actionnaires, qui ont vu leurs titres perdre plus de 90% de leur valeur depuis la fin 2006, il a fait valoir que Natixis n’était pas une exception, toutes les banques ayant vu leur cours perdre deux-tiers de leur valeur à cause de la crise. Une crise qu’il a admis n’avoir pas “vu venir”, mais “vous non plus”.

Pour autant, il s’est dit “convaincu du potentiel de cette société”, déclenchant à l’issue de son discours de timides applaudissements parmi une assistance jusqu’alors ouvertement hostile.

Courtois, prenant la peine de répondre aux actionnaires qui prenaient la parole de manière intempestive, il s’est même engagé à ce que tous les termes financiers en anglais soient traduits en français, alors qu’un actionnaire s’était plaint que la convocation à l’AG fût “truffée d’anglicismes”.

Natixis, banque française la plus touchée par la crise financière, vit une restructuration difficile. Plombée par les actifs toxiques, elle a vu son cours de Bourse s’effondrer et fait l’objet d’au moins deux plaintes d’actionnaires pour “information trompeuse”.

“Sauvons les riches”, collectif lancé en mars qui a déjà à son actif plusieurs manifestations médiatiques, défend l’idée d’instaurer un revenu maximal autorisé en Europe, au-delà duquel les revenus seraient massivement imposés.