Allemagne : la prime à la casse, juste un effet d’aubaine

photo_1241346495442-1-1.jpg
ôle final à la sortie d’une ligne d’assemblage du constructeur AUdi, à Ingolstrdt (Allemagne), le 5 février 2009 (Photo : Joerg Koch)

[03/05/2009 10:29:09] BERLIN (AFP) Un institut économique allemand (IWH) a contesté l’impact économique de la prime à la casse instaurée en Allemagne pour doper la demande automobile, affirmant que les trois-quarts des voitures achetées l’auraient été de toute façon, même sans prime.

Selon une étude de l’Institut de Halle divulguée dans le journal Welt am Sonntag (WamS) paru dimanche, “au moins 75%” des achats de voitures neuves réalisés depuis le début de l’année auraient eu lieu même si la prime à la casse n’existait pas.

Cette prime, lancée fin janvier par le gouvernement dans le cadre d’un plan de relance beaucoup plus vaste, prévoit le versement de 2.500 euros à tout propriétaire prêt à se séparer d’un véhicule d’au moins 9 ans pour le remplacer par une voiture neuve ou de moins d’un an.

Mais le dispositif, limité au départ à une enveloppe de 1,5 milliard d’euros, a connu un succès si fulgurant que le gouvernement a décidé début avril de tripler son budget en le portant à 5 milliards d’euros. Jusqu’à 2 millions de personnes pourraient ainsi en profiter, contre 600.000 prévues au départ.

Interrogé par WamS, un porte-parole du ministère des Finances n’a pas nié le fait que nombre d’achats de voitures étaient sûrement prévus antérieurement à la prime à la casse, mais il a insisté sur l’intérêt d’un effet d’entraînement pour la consommation: “Nous n’estimons pas que les gens achètent des voitures juste à cause de la prime à la casse, mais il s’agit pour nous de faire en sorte que celui qui veut acheter une nouvelle voiture l’achète maintenant, et qu’il n’attende pas 2010 pour dépenser son argent”.

“Nous voulons créer un effet d’entraînement et relancer la consommation”, a-t-il ajouté.

Le nombre des demandes de prime à la casse a déjà atteint 1,2 million. Berlin voit dans cette prime un “instrument efficace” pour soutenir la consommation. Elle a en tout cas donné un coup de fouet aux ventes de voitures ces derniers mois: au premier trimestre, elles ont progressé de 18% sur un an.

Certains économistes ont toutefois dénoncé l’effet provisoire de la mesure et d’ores et déjà prédit un effondrement du marché en 2010, avec à la clef nombre de licenciements dans le secteur automobile.