La vente directe entend prospérer et recruter malgré la crise

[04/05/2009 15:53:21] PARIS (AFP)

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îchers du Calvados écoulent, le 24 août 2004 dans le centre-ville de Caen, leurs stocks de tomates en vente directe (Photo : Mychele Daniau)

La vente directe, symbolisée par les réunions “Tupperware”, entend prospérer et recruter en France en 2009 malgré la crise économique, afin de rattraper son retard sur ses voisins européens.

Troisième voie de distribution après la vente en magasin et celle par correspondance ou à distance, la vente directe a généré un chiffre d’affaires de 1,656 milliard d’euros en 2008, en progression de 9%, selon sa fédération (FVD), qui couvre 80% des entreprises du secteur.

“La vente directe devrait mieux traverser la crise que d’autres secteurs en 2009, notamment parce qu’elle a l’avantage d’instaurer une relation immédiate avec le consommateur final et qu’elle a su diversifier ses produits”, estime Jacques Cosnefroy, délégué général de la Fédération de vente directe.

Selon Mathieu Cécé, rédacteur en chef du mensuel “Vente directe magazine”, le consommateur se sent également “rassuré de pouvoir essayer dans un cadre convivial” des articles avant de les acheter.

“Il sait aussi qu’il va dépenser une certaine somme en se rendant à une réunion. Son acte d’achat est réfléchi à l’avance”, ajoute-t-il.

L’amélioration de l’habitat est le domaine générant le plus important chiffre d’affaires en raison du coût plus élevé des commande, tandis qu’en nombre d’actes d’achat, la diététique et le bien-être arrivent en tête, selon la FVD.

Cette croissance de l’activité devrait se matérialiser par une hausse des effectifs de 10% dans la filière, qui compte 242.000 vendeurs en France, anticipe M. Cosnefroy.

“2009 sera une année importante pour la vente directe car beaucoup de gens privés d’emploi pourraient la voir comme une alternative. De plus en plus de personnes viennent voir nos entreprises adhérentes pour se renseigner”, affirme-t-il.

L’entreprise de cosmétiques américaine Avon, leader mondial du secteur en vente directe, entend ainsi recruter quelque 20.000 vendeurs à domicile indépendants (VDI), un statut datant de 1993 qui permet de relever du régime général de la Sécurité sociale tout en étant considéré comme indépendant.

“Nous comptons embaucher 200 vendeurs par département cette année et en conserver de 3.000 à 6.000 à long terme”, explique la présidente d’Avon France Angelina Mazzara, ajoutant qu’il existe un “certain turnover” dans cette activité.

Les revenus sont très variables et peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par mois, en fonction de l’investissement du vendeur, selon Mme Mazzara.

Cette activité “commence également à intéresser des retraités, qui y voient un moyen de compléter leur retraite quand elle ne leur suffit pas”, poursuit M. Cosnefroy.

Malgré cette progression, la France n’est que le troisième marché européen dans le domaine de la vente directe, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni, un retard que la FVD attribue à “un problème de législation”.

“Il est impossible de livrer immédiatement en France un client s’il le souhaite. Il faut attendre sept jours, ce qui correspond au délai de rétractation. Nous souhaiterions que la livraison puisse se faire immédiatement et que le client soit remboursé s’il le veut, comme c’est le cas ailleurs”, développe le délégué général de la FVD.

Si cette requête aboutit, la vente directe pourra sensiblement progresser, “avec à la clé des créations d’emploi encore plus importantes et des prix plus bas”, en raison d’une logistique moins importante, espère-t-il.