Après l’embellie de mars, le marché automobile français chute de 7% en avril

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ées sur le parking de l’usine Renault de Douai (Photo : Philippe Huguen)

[04/05/2009 15:01:28] PARIS (AFP) Après l’embellie de mars, les ventes de voitures neuves en France ont calé en avril, une rechute attribuée par les constructeurs à des “difficultés de production et de livraison”, alors que la demande pour les petits modèles reste “forte”.

Les ventes ont baissé de 7% en données brutes comparé à avril 2008, après avoir rebondi de 8,3% en mars, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). A nombre de jours ouvrables comparables, la baisse est de 2,5%. Depuis le début de l’année, elle atteint 4,8%.

Tout comme la plupart de leurs concurrents étrangers, les constructeurs français PSA Peugeot Citroën (-5,9%) et Renault (-5,8%) sont repartis à la baisse en avril, après avoir fortement grimpé en mars grâce à la prime à la casse.

“Les chiffres sont exacts, mais ne reflètent pas la réalité dans la mesure où la demande reste très forte en France”, surtout pour les petits modèles qui représentent plus de la moitié du marché, a précisé à l’AFP François Roudier, porte-parole du CCFA.

Ces petits modèles continuent à profiter à plein de la prime à la casse, versée pour l’achat d’un véhicule neuf et peu polluant à condition de mettre au rebut un véhicule de plus de dix ans.

En dehors de la France, la chute de l’automobile, le secteur le plus touché par la crise, s’est poursuivie de manière bien plus brutale, avec un plongeon de 45,6% en Espagne, marché qui ne bénéficie pas de prime à la casse.

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é des voitures particulières neuves immatriculées en avril 2009 en France, évolution des immatriculations depuis 2007

Grâce à l’aide publique, “le marché automobile français résiste” et fait preuve d’une “performance plus qu’honorable”, juge Guillaume Mouren, analyste chez Xerfi. Le mois d’avril pâtit, selon lui, d’une comparaison défavorable avec avril 2008, qui avait vu bondir les ventes de 15%.

Autre facteur ayant brouillé les chiffres le mois dernier d’après le CCFA, la mise en place du nouveau système d’immatriculations, qui a pu entraîner des reports sur mai: “certaines plaques n’ont pas été livrées à temps aux concessionnaires”, explique M. Roudier.

S’y ajoutent des difficultés de production liées aux conflits sociaux chez les équipementiers: “dès qu’il manque un volant ou un intérieur de porte, cela bloque les chaînes d’assemblage”.

En outre, “certains constructeurs ont préféré livrer leurs modèles au marché le plus dynamique, l’Allemagne, au détriment de la France”, selon le porte-parole du CCFA. Dopé par la prime à la casse, le marché allemand avait bondi de 40% en mars.

En France, les ventes du groupe PSA ont été tirées à la baisse en avril par sa marque Peugeot qui perd 18,9%, alors que Citroën poursuit sa hausse (+10,1%).

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épollution automobile S.E.A d’Herbl (Photo : Mehdi Fedouach)

“La prime à la casse a favorisé nos petits modèles”, comme les C1, C2 et C3, en hausse de 25% en avril, a expliqué Xavier Chardon, directeur du commerce France de Citroën. Mais même des modèles plus gros comme la C5 ont vu bondir leurs ventes (+40%).

Les immatriculations du groupe Renault ont été marquées par un recul de 6,3% pour la marque au losange et des ventes stables (-0,1%) pour sa filiale roumaine Dacia.

Renault met toutefois en avant le succès de sa Sandero, voiture “low cost” vendue à plus de 1.700 exemplaires, et de sa Twingo, citadine compacte qui voit ses ventes bondir de 87% en avril.

Parmi les constructeurs étrangers, le groupe allemand Volkswagen figure en tête du palmarès, avec un bond de 20,9% de ses ventes.

En revanche, les fabricants de gros modèles comme les allemands BMW (-40,9%) et Mercedes (-27,3%) ont vu leur chute s’accélérer. Même l’italien Fiat, spécialiste des petites voitures, a subi en avril un recul de 2,4%.