Après Chrysler, Fiat vise Opel pour créer un géant de l’automobile

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ès son entretien avec le ministre allemand de l’Economie, à Berlin (Photo : John Macdougall)

[04/05/2009 14:43:20] BERLIN (AFP) L’alliance avec l’Américain Chrysler à peine finalisée, l’Italien Fiat veut s’emparer du constructeur Opel afin de donner naissance à l’un des premiers groupes automobiles mondiaux et a présenté lundi son projet au gouvernement allemand.

Son patron Sergio Marchionne a discuté à Berlin avec le ministre de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg de son plan de reprise de la marque allemande, filiale de l’Américain en détresse General Motors, avant une entrevue prévue avec le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

M. Marchionne devait aussi s’entretenir dans la journée avec le chef du comité d’entreprise d’Opel, Klaus Franz.

Quelques détails sur le projet italien ont filtré: M. zu Guttenberg a ainsi annoncé lundi que Fiat comptait garder trois des quatre usines d’Opel en Allemagne et conserver la marque.

Le ministre a aussi révélé que “Fiat voulait réaliser (la reprise d’Opel) sans contracter de dettes”, mais pourrait solliciter des garanties d’Etat dans toute l’Europe pour combler un besoin de financement de “5 à 7 milliards d’euros”.

M. zu Guttenberg a qualifié le projet italien d'”intéressant”. Mais il a prévenu que Berlin ne déciderait pas dans la précipitation et rappelé que l’équipementier canadien Magna avait aussi manifesté son intérêt pour Opel.

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étrangères, Frank-Walter Steinmeier, le 4 mai 2009 dans une usine Opel à Eisenach (Photo : Jens-Ulrich Koch)

L’affaire est loin d’être gagnée pour Fiat. En Allemagne, le dossier est sensible car Opel y emploie près de 26.000 personnes, et nombre de responsables politiques et syndicaux sont hostiles à la firme italienne.

Fiat souhaite mettre la main plus globalement sur toutes les activités européennes de GM, ce qui inclut également le suédois Saab et le britannique Vauxhall.

L’idée de Fiat est de créer une nouvelle société qui regrouperait sa branche automobile (marques Fiat, Lancia et Alfa Romeo) ainsi que la part qu’il va détenir dans Chrysler et les activités européennes de GM, et d’introduire le tout en Bourse.

Fiat possède par ailleurs Ferrari, Maserati, CNH (machines agricoles et engins de construction) et Iveco (camions et bus).

Cette fusion ferait naître un groupe au chiffre d’affaires d’environ 80 milliards d’euros et qui produirait 6 à 7 millions de véhicules par an, soit l’un des premiers mondiaux du secteur derrière le numéro un, le japonais Toyota, et rivalisant avec l’allemand Volkswagen.

M. Marchionne espère finaliser l’opération d’ici la fin mai et introduire en Bourse le nouvel ensemble d’ici la fin de l’été.

La famille Agnelli, qui détient le tiers du capital de Fiat, verrait sa part diluée après la constitution de ce nouveau groupe, qui pourrait s’appeler Fiat/Opel, et dont GM devrait être actionnaire minoritaire.

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ésentation des groupes italien Fiat et canadien Magna, rivaux pour reprendre l’allemand Opel

Fiat et Opel ont déjà été alliés de 2000 à 2005, à l’époque du partenariat entre l’italien et GM en Europe et en Amérique latine, et avaient développé ensemble une plate-forme commune pour la Grande Punto et la Corsa.

Cette alliance s’était terminée par un échec et a laissé de mauvais souvenirs. GM avait versé 1,5 milliard d’euros à Fiat pour éviter de devoir lui racheter comme convenu sa branche automobile, alors dans un état moribond.

Depuis Fiat s’est redressé de façon spectaculaire et veut profiter de la crise pour s’imposer dans le paysage automobile, alors qu’il est aujourd’hui un poids moyen avec une production de 2,15 millions de véhicules en 2008.

Selon M. Marchionne, il ne restera à terme que six constructeurs capables de produire au moins 5,5 à 6 millions de véhicules par an.

Premier pas de cette stratégie, Fiat a finalisé jeudi son alliance avec Chrysler. En échange de l’accès de ce dernier à sa technologie, Fiat détiendra une part de 20% après la procédure de dépôt de bilan et pourra monter à 35%, avant d’en prendre éventuellement le contrôle à partir de 2013.