ôtel de Mexico, le 29 avirl 2009 (Photo : Eitan Abramovich) |
[04/05/2009 16:44:24] MEXICO (AFP) L’épidémie meurtrière de grippe porcine au Mexique, dont le recul se confirme enfin, a provoqué une catastrophe sans précédent dans l’industrie du tourisme du pays, à commencer par les cafés et restaurants de la capitale, exsangues après cette dizaine de jours de fermeture, et les hôtels, littéralement vidés.
La grippe pourrait coûter au pays jusqu’à 0,5% de son Produit intérieur brut (PIB), soit quelque 5 milliards de dollars, selon le ministre des Finances et les experts du secteur privé.
Les restaurants et cafétérias de Mexico, fermés depuis le 28 avril en raison de la grippe porcine, seront rouverts à partir de mercredi, a annoncé lundi la municipalité, les autorités ayant fait état du déclin de l’épidémie.
Pour la seule capitale Mexico, 20 millions d’habitants, la fermeture des restaurants, cafés, bars, discothèques et en général de tous les lieux publics, cinémas, théâtres, musées, avec les conséquences pour l’activité induite, a généré une facture de plus de 100 millions de dollars par jour, a estimé dimanche le président local de la Confédération patronale nationale, Juan de Dios Barba.
“La grippe a fait perdre au secteur commerce-tourisme-services de la capitale 3,757 milliards de pesos (268 millions de dollars), soit une chute de 31%, entre le 24 avril, jour de déclenchement de l’alerte, et le 26”, a précisé son homologue de la Chambre nationale de Commerce, Arturo Mendicuti.
à Acapulco, au Mexique (Photo : Claudio Vargas) |
“L’activité de l’hôtellerie a chuté de 93%, avec des établissements affichant une occupation moyenne de 7%”, alors que les grands hôtels de la capitale “tournent” toute l’année à 80%, remplis par le tourisme d’affaires, la spécialité de Mexico, qui accueille 8 millions de visiteurs par an, a-t-il ajouté.
Le secteur mettra longtemps à s’en remettre, car les annulations de réservations ne se rattraperont pas de sitôt. “Le secteur des congrès et conventions est en chute libre, presque aussi importante que dans les hôtels, et les annulations des commandes internationales y portent jusqu’à octobre”, a souligné M. Mendicuti.
Les hôtels des célèbres stations balnéaires du Mexique, Cancun, Acapulco, Puerto Vallarta, ont été moins sinistrés que ceux de Mexico, mais le plus grand groupe mexicain de résidences de vacances en temps partagé envisagerait jusqu’à 3.000 suppressions d’emplois, selon la profession.
Pour les restaurants de Mexico, la reprise sera immédiate dans les petits établissements populaires, les “taquerias” spécialisées dans les galettes fourrées de viande, poisson ou fromage, commente le “chef” d’un établissement de standing: ils ont continué pour beaucoup de fonctionner en se cantonnant à la vente à emporter, la seule autorisée depuis le 28 avril.
“Pour nous, cela prendra davantage de temps, car nos clients devront se réhabituer à aller manger au restaurant sans crainte de l’épidémie”, ajoute-t-il.
à emporter uniquement”, sur la vitrine d’un restaurant de Mexico, le 30 avril 2009 (Photo : Eitan Abramovich) |
Ce restaurateur, contraint à fermer dès le 25 avril peu avant le service du soir, a réussi depuis à ne licencier aucun de ses 62 employés. “J’ai donné leurs vacances à deux à qui j’en devais, et j’ai dit aux autres de prendre les leurs à l’avance, mais beaucoup de mes confrères ont dû mettre leur personnel en chômage technique”, explique-t-il.
Et nombre de petits restaurants seront tout bonnement incapables de rouvrir, prédit-il, même si la profession espère des compensations.
Le patronat local avait déjà négocié en ce sens avec la municipalité de la capitale: 50 pesos (3,6 dollars) par jour et par personne pour les employés du secteur sinistré. Des tables rondes sont prévues avec les autorités fédérales.