Invitée par le Centre national des chefs d’entreprise, une
délégation de femmes d’affaires américaines s’est déplacée en Tunisie pour
participer à un séminaire sur la planification stratégique dans l’entreprise.
Organisée dans le cadre du «Programme ambassadeurs d’entreprises», cette
manifestation est issue du partenariat du CNFCE avec le MENA Businesswomen’s
Network, Vital Voices et le MEPI. «Les femmes d’affaires contribuent
efficacement au développement de la société et au renforcement du tissu
entrepreneurial et c’est ce qui fait d’elles des partenaires de choix à
l’échelle tant nationale qu’internationale», a affirmé Faouzia Slama, présidente
du Centre national des femmes chefs d’entreprises, à l’ouverture du séminaire.
A ce titre, affirme-t-elle, elles doivent pouvoir participer activement à toutes
les activités économiques et rayonner à l’international. Ces femmes promotrices
doivent également pouvoir mettre à profit leurs relations avec leurs homologues
dans d’autres pays pour faire face à la compétitivité et aux mutations
économiques vécues à l’échelle planétaire. C’est pour cela, déclare Faouzia
Slama, qu’il est important de «promouvoir les relations économiques et les
échanges d’expériences entres les femmes entrepreneures américaines et
tunisiennes, œuvrer à trouver l’information économique fiable et crédible et
soutenir l’émergence de nouvelles générations de femmes chefs d’entreprises».
«Lorsque l’on sait que ceux qui fréquentent les universités sont des jeunes
filles, supérieures non seulement en nombre mais également en qualité, car
chaque année 80% des lauréates aux prix présidentiels sont pour la plupart des
femmes, il paraît évident que ce sont des raisons très valables pour les inciter
à réaliser leurs propres projets», a déclaré Hédi Djilani, président de l’UTICA
dans l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion.
M. Djilani a précisé que si les entreprises tunisiennes réalisent chaque année
10% de croissance, elles ne pourraient pas employer plus de 25% des diplômés du
supérieur, d’où l’importance pour les femmes chefs d’entreprises adhérentes au
CNFCE de se déplacer dans les universités pour sensibiliser les jeunes aux
opportunités offertes par l’entreprenariat privé. Les femmes tunisiennes, a
affirmé le patron du patronat, sont très présentes sur le marché entrepreneurial
et leurs performances sont reconnues, elles participent à travers le réseau
national et international au développement des relations avec les organismes
internationaux car on ne peut plus vivre en autarcie et tout seul.
Aux Etats-Unis les femmes emploient 13 millions de personnes
«Quand vous parlez d’entreprise, de planification stratégique, de croissance et
d’opportunités, c’est de l’esprit d’entreprise qu’il s’agit… Cet esprit est au
cœur de toute économie. L’entreprise stimule l’innovation, crée des emplois et
nous rend tous plus riches, a déclaré M. Robert Godec, ambassadeur des
Etats-Unis en Tunisie, invité à la manifestation. Pour le diplomate américain,
l’entrepreneur homme ou femme symbolise l’avant-gardisme, l’énergie et la prise
de risque. Les entrepreneurs explorent, rêvent et découvrent, a t-il ajouté.
Aux Etats-Unis, 28% des entreprises privées appartiennent à des femmes qui
emploient 13 millions de personnes. L’une des plus grandes figures de l’entrepreneuriat
féminin aux USA est Oprah Winfrey. Née dans une région rurale pauvre du
Mississippi d’une mère célibataire, ayant subi de mauvais traitements au début
de sa vie, elle a commencé sa carrière dans une petite station de radio, elle
est aujourd’hui devenue une immense célébrité. Elle est véritablement une
entreprise Ambassador, révèle l’ambassadeur.
Aux États-Unis, a précisé M. Godec, il est important de soutenir les
entrepreneurs et en particulier les femmes à lancer leurs propres projets. La
Small Business Administration, un organisme gouvernemental indépendant, a mis en
place un réseau de centres pour femmes d’affaires à travers le pays. Ces centres
fournissent une assistance technique pour aider les femmes, y compris celles
vivant dans les quartiers déshérités des quartiers défavorisés, à démarrer et
développer leurs propres entreprises.
L’ambassadeur américain s’est dit impressionné par le soutien du gouvernement
tunisien à l’entrepreneuriat féminin : «La Tunisie est un modèle en matière de
droit accordé aux femmes… les femmes occupent des postes de responsabilité dans
toute la société tunisienne, au Parlement, de la fonction publique et des
organismes publics. Les femmes enseignent dans les universités, dirigent des
entreprises, opèrent dans la police et les forces armées et sont des acteurs
essentiels dans l’économie » a reconnu son excellence.
Les femmes entrepreneurs en Tunisie emploient plus de 100.000 personnes et
représentent 8,5% des entrepreneurs du pays.
Pour Martina Bennett de MENA Businesswomen’s Network and Vital Voices Global
Partnerships et Alice M Dear, femme d’affaires américaine, diplomate et
africaniste, présidente d’A.M Dear&Associates, un cabinet de consultation et
conseil en investissement, il est important que les femmes se mettent en
réseaux, s’entraident et mettent à profit leurs expériences pour développer l’entrepreneuriat
féminin, et consolider son positionnement en tant que facteur important dans la
dynamique économique de chaque pays.
Rappelons que le but du projet «Corporate Ambassadors Program» à l’origine du
séminaire est de créer un réseau de femmes chefs d’entreprises qui
travailleraient à améliorer les performances des entreprises féminines,
promouvoir le rôle des femmes d’affaires dans la société et créer une culture
entrepreneuriale à l’échelle régionale.