Mono exportateur d’énergie, l’Algérie ne voit pas d’inconvénients à le
rester, mais à une seule condition : exporter d’autres sources énergétique
que le pétrole et le gaz. Deux sources fossiles, polluantes mais surtout
tarissables. Les pouvoirs publics algériens misent, pour cela, sur les
énergies renouvelables, plus précisément, le solaire et l’éolien. L’enjeu
est loin d’être impossible vu les potentialités dont dispose l’Algérie dans
ce domaine.
Les capacités du gisement solaire algérien sont évaluées à 2.000 kwh/m2/an,
alors que l’éolien, moins important, est estimé à 41 mégawatts/heure. La
durée d’ensoleillement est estimée, elle, à 3500 heures/an.
Une stratégie a été esquissée et qui se fixe comme objectif d’intégrer ces
deux sources d’énergies à hauteur de 30% dans le bilan énergétique national
d’ici l’horizon 2050.
Aujourd’hui, le taux d’intégration ne dépasse pas les 5%, ce qui est
dérisoire pour l’un des pays les plus riches en potentiel énergétique
renouvelable au monde. Un plan national de développement des énergies
renouvelables a été adopté pour la période 2008-2017 et prévoit la
production de 17. 000 mégawatts pour le marché local et 6.000 MW pour les
besoins d’exportation.
En matière de promotion des investissements, un cadre réglementaire et
institutionnel jugé «encourageant» a été mis en place. Il s’agit notamment
de la loi relative à l’électricité et à la distribution publique du gaz, de
février 2002, de la loi sur les énergies renouvelables de 2004 et du décret
sur les coûts de diversification.
Pour le moment, le seul projet d’envergure qui existe en Algérie reste la
centrale hybride utilisant le soleil et le gaz naturel pour produire 180 MW
dans la zone gazière de Hassi R’mel. Ce projet est le premier à l’échelle
mondiale combinant turbines à gaz et énergie solaire.
La centrale fait partie d’un programme de quatre unités hybrides dont la
construction est prévue en Algérie. Cette première centrale s’étendra sur
une superficie de 152 ha et utilisera des miroirs paraboliques géants sur
une superficie de 18 ha avec des panneaux solaires de 100 m2 chacun pour
générer de l’électricité.
La centrale pourra à terme permettre l’exportation de l’électricité vers
l’Europe. Ce projet connaît des retards avant sa livraison finale prévue en
2010 et ce pour des raisons financières. Pourtant, l’Algérie a déjà investi
plus de 300 millions d’euros. Ce qui est, de l’avis de certains,
«excessivement cher».
Une technopole solaire est prévue autour de cette centrale hybride et qui
sera réalisée avec le concours des entreprises algériennes Sonatrach,
Sonelgaz et NEAL, le centre de développement des Energies Renouvelables(CDER),
les universités de Ghardaïa et Laghouat, ainsi que l’Agence Spatiale (ASAL).
L’Agence Spatiale Allemande(DLR) et le centre espagnol de recherche sur le
solaire (CIEMAT) apportent également leur contribution à ce projet.
L’objectif escompté est l’installation d’une base industrielle et
technologique algérienne à même de contribuer à la réalisation des capacités
de production d’électricité à partir du solaire.