Tiscali se recentre sur l’Italie en vendant ses activités en GB à Carphone

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à Londres le 8 mai 2009 (Photo : Shaun Curry)

[08/05/2009 11:26:37] MILAN, Italie (AFP) L’italien Tiscali, étoile de l’internet du début des années 2000, va se recentrer sur l’Italie en vendant ses activités en Grande-Bretagne à Carphone Warehouse et lancer une augmentation de capital, afin de sortir de ses ennuis financiers, ont annoncé les deux groupes vendredi.

La division TalkTalk de Carphone Warehouse va racheter les opérations britanniques de Tiscali pour 236 millions de livres (265 millions d’euros), selon un communiqué du groupe britannique.

Tiscali a précisé que le britannique reprendra par ailleurs à son compte 20 millions de livres de dettes (BIEN 20 millions de livres).

Le produit de cette cession sera affecté “entièrement” à la réduction de la dette du groupe qui s’élève à environ 600 millions d’euros, a indiqué le patron de Tiscali, Mario Rosso, lors d’une conférence téléphonique.

L’opération va permettre à Carephone Warehouse de devenir le plus gros fournisseur britannique d’internet domestique, avec 4,25 millions d’abonnés et 25% de part du marché, grâce aux 1,45 million d’abonnés de Tiscali, qui est le cinquième fournisseur internet au Royaume-Uni.

Le britannique s’est aussi félicité que l’acquisition soit immédiatement rentable, avec un bénéfice par action qui devrait être augmenté de 10% sur l’année qui a commencé le 1er avril.

Avant de parvenir à un accord avec Carphone Warehouse, Tiscali avait négocié la vente de ces activités avec BSkyB, filiale à 39% du groupe News Corp de Rupert Murdoch, mais les tractations avaient échoué début mars, mettant l’italien le dos au mur.

Selon le Times, les discussions avaient achoppé sur le prix, BSkyB ayant offert de 300 millions à 350 millions de livres sterling (de 337 à 393 millions d’euros) alors que Tiscali réclamait entre 500 et 600 millions (562 à 675 millions d’euros).

En vendant ces activités, Tiscali se recentre donc totalement sur l’Italie, pays dans lequel il a environ 600.000 clients.

Fondé en 1998 et introduit en Bourse en 1999 en pleine bulle internet, Tiscali, l’une des étoiles de l’internet européen, s’est développé à coup d’acquisitions, notamment du français Liberty Surf, et s’est établi dans quinze pays.

Mais trop gourmand, il n’est pas parvenu pas à tenir sa trésorerie et à endiguer son endettement et a progressivement réduit la voilure.

Tiscali, qui n’a jamais dégagé de bénéfice net depuis sa création, a accusé une perte de 242,7 millions d’euros l’année dernière..

Afin de se sortir de ses ennuis financiers, le groupe, qui a entamé en mars des discussions avec ses banques afin de renégocier sa dette, a également indiqué qu’il prévoyait le lancement d’une augmentation de capital d’un montant maximum de 210 millions d’euros.

Le fondateur du groupe Renato Soru, qui vient de faire son retour au conseil d’administration et détient une part de 20%, y participera.

Cette opération s’inscrira dans le cadre du plan de restructuration de la dette qui sera présenté “d’ici le 5 juin”, a dit M. Rosso.

Les difficultés de Tiscali avaient amené mi-avril Ernst & Young à refuser de valider les comptes, des “incertitudes” pesant sur la viabilité du groupe, selon le cabinet d’audit.

Vers 12H50 (10H50 GMT), l’action Tiscali, très volatile, prenait 4,88% à 0,415 euro alors qu’elle avait cédé du terrain dans un premier temps après l’annonce de l’opération.