Deutsche Telekom perd plus d’un milliard d’euros à cause de T-Mobile UK

[07/05/2009 12:54:55] BERLIN (AFP)

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élécommunications allemand Deutsche Telekom au siège à Bonn, le 06 novembre 2008 (Photo : Steffi Loos)

Le groupe allemand Deutsche Telekom a essuyé une perte de 1,12 milliard d’euros au premier trimestre, contre un bénéfice de 924 millions un an plus tôt, à cause de lourdes dépréciations sur la valeur de sa filiale de téléphonie mobile au Royaume-Uni, a-t-il annoncé jeudi.

Au total, Deutsche Telekom a dû abaisser de 1,8 milliard d’euros la valeur dans ses comptes de T-Mobile UK et cette dépréciation “reflète le fort refroidissement conjoncturel et le durcissement de la concurrence en Grande-Bretagne”, selon un communiqué.

Cette opération pourrait relancer les spéculations sur une possible cession par Deutsche Telekom de sa filiale britannique, qui ressurgissent régulièrement dans la presse.

L’opérateur allemand a par ailleurs confirmé des informations déjà publiées fin avril, à savoir une hausse de 6,2% sur un an de son chiffre d’affaires trimestriel à 15,9 milliards d’euros et une hausse de 2,7% de son excédent brut d’exploitation (Ebitda) à 4,8 milliards, qui s’expliquent avant tout par l’acquisition récente du groupe grec OTE, consolidé depuis le 1er février.

Hors cet effet exceptionnel, le chiffre d’affaires trimestriel a stagné à 15 milliards d’euros et le bénéfice d’exploitation a reculé de 4,8% à 4,5 milliards d’euros. Deutsche Telekom a incriminé en particulier des effets de change défavorables pour expliquer cette contre-performance.

“Les chiffres que nous présentons aujourd’hui offrent une image mitigée”, a reconnu le patron du groupe René Obermann, cité dans le communiqué.

Pour l’ensemble de 2009, Deutsche Telekom table jusqu’ici sur un Ebitda en recul de 2 à 4%, hors intégration d’OTE.

A la Bourse de Francfort, le titre prenait 0,48% à 8,34 euros peu après l’ouverture.

Pour tenter de redresser la barre en Allemagne, le groupe pourrait supprimer 3.000 postes, croit savoir le quotidien Financial Times Deutschland. Ces réductions de postes, dont la moitié se ferait via des licenciements secs, toucheront la division dédiée aux services aux entreprises, T Systems, poursuit le journal. La division emploie environ 46.000 personnes.

Ce serait la première fois que le groupe, qui a déjà fortement taillé dans ses effectifs, aurait recours à des licenciements secs massifs. Jusqu’à présent, il externalisé des dizaines de milliers d’emplois ou a eu recours aux départs volontaires et en retraite.