Le FMI pour des “tests de résistance” pour les banques en Europe

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éunion du FMI à Washington, le 25 avril 2009 (Photo : Stephen Jaffe)

[12/05/2009 11:09:07] PARIS (AFP) Le Fonds monétaire international estime que des “tests de résistance” devraient être conduits pour les banques en Europe à l’image de ce qui a été fait aux Etats-Unis, a indiqué mardi Marek Belka, directeur du département Europe du FMI.

Ces tests devraient être conduits par les superviseurs nationaux dans chaque pays européen, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse à Paris pour la présentation d’un rapport sur les perspectives économiques en Europe.

“Les pouvoirs publics (européens) doivent (…) soumettre les institutions financières à des tests de résistance réguliers et les forcer à reconnaître leur pertes et à se recapitaliser le cas échéant”, a déclaré M. Belka, appelant à un “nettoyage de printemps urgent et minutieux” du système financier.

Les tests de résistance conduits aux Etats-Unis visent à déterminer si les banques ont des capitaux propres suffisants pour faire face à la dégradation de leurs bilans en raison de la crise financière et de la dévalorisation de leurs actifs.

Si ce n’est pas le cas, les banques identifiées comme fragiles doivent trouver l’argent nécessaire à renforcer leur bilan. Aux Etats-Unis, les régulateurs ont établi que 10 des 19 banques testées devaient renforcer leurs capitaux propres de presque 75 milliards de dollars au total.

Selon le rapport du FMI, l’activité va redémarrer en Europe au second semestre 2010 à la condition que les pouvoirs publics prennent “de nouvelles mesures” afin notamment de soutenir le secteur financier et desserrer le marché du crédit.

“Le grave ralentissement économique qui sévit en Europe pourrait prendre fin au second semestre de 2010 et être suivi d?une reprise progressive, mais (…) de nouvelles mesures seront indispensables, surtout dans le secteur financier, pour amorcer cette reprise”, souligne ce rapport.

Pour l’ensemble du continent européen, le FMI prévoit une contraction de 4,2% du produit intérieur brut (PIB) en 2009 et un recul de 0,1% l’année suivante.

Le PIB de la zone euro devrait lui chuter de 4,2% cette année et de 0,4% en 2010, a précisé le Fonds, confirmant pour l’essentiel les prévisions publiées fin avril et notamment celles concernant la France (-3,0% en 2009, +0,4% en 2010) et l’Allemagne (-5,6% en 2009, -1,0% en 2010).

Les pays émergents européens (UE et hors UE) devraient payer un lourd tribut à la crise cette année (-4,9% attendu), avec des récessions de 12% en Lettonie et de 10% en Estonie.

“Mais la reprise pourrait y être légèrement plus prononcée en 2010 que dans les pays avancés d’Europe”, selon le FMI qui prévoit un retour au vert l’année prochaine (+0,7) dans cette zone.

Pour amorcer la reprise sur le continent, le rapport préconise “la poursuite des apports” pour desserrer le crédit, une reconnaissance “crédible” des pertes du système financier et la recapitalisation des institutions “viables” avec un soutien public “le cas échéant”.

“La politique budgétaire doit continuer à soutenir la demande”, a ajouté le Fonds, estimant que que les “mesures de relance” devaient aller de pair avec la volonté de rééquilibrer “ultérieurement” les finances publiques.

Enfin, le FMI forme le voeu d’une “action concertée” à l’échelon européen, alors que les mesures pour combattre la crise ont été prises “au niveau national”.